Les Hauts-de-France, terre d'accueil des entreprises à capitaux étrangers
Rendez-vous économique incontournable qui réunit industriels et investisseurs internationaux autour du Président de la République, le Sommet «Choose France» du 13 mai dernier, confirme l'attractivité économique de la France. Après l'Île-de-France, les Hauts-de-France sont à la seconde région en termes d'annonces.
Depuis
le premier Sommet Choose France organisé en 2018, 122 annonces ont
été comptabilisées. Pour cette édition 2024, c'est un record : 56
annonces pour un montant d'investissements de 15 milliards d'euros
et la perspective de 10 000 emplois créés. En Hauts-de-France, huit
projets ont été annoncés, qui confirment que la région est
plébiscitée par les entreprises à capitaux étrangers. En 2023,
elles ont mené sur le territoire près de 200 projets permettant la
création de 8 368 emplois.
-
AstraZeneca
(Royaume-Uni), qui annonce un
investissement de 365 M€
pour l'extension du site de Dunkerque, avec la construction de deux
lignes de production supplémentaires et la création de 100 emplois.
Derrière cet investissement, une volonté de décarbonation puisque
le groupe vise la neutralité carbone de ce site à horizon 2026.
-
DFDS (Danemark)
qui prévoit de rendre sa nouvelle génération de ferries 100%
électrique. Cela concerne les ferries qui opèrent entre Calais,
Dunkerque et Douvres, pour un investissement d'un milliard
d'euros.
- Enchem
(Corée du Sud), qui signe ici sa toute première implantation dans
les Hauts-de-France. Le leader dans les composants pour batteries,
investit dans un site de production d'électrolyte sur le Port de
Dunkerque, à hauteur de 57 M€, à proximité des gigafactories. La
création d'une centaine d'emplois est prévue.
-
C'est une toute nouvelle arrivée dans les Hauts-de-France pour
l'espagnol FertigHy qui prévoit d'installer dans la région
sa première usine de production d'engrais à faible émission de
carbone. A la clé, un investissement estimé à 1,3 Md€ et la
création de 250 emplois pour permettre la production de 500 000
tonnes d'engrais bas carbone par an à horizon 2030. Pour l'heure, la
localisation de cette usine n'a pas encore été arrêtée.
-
GSK (Royaume-Uni) : déjà implanté à Saint-Amand-les-Eaux
depuis plus de 10 ans, le géant pharmaceutique engage 140 M€ de
nouveaux investissements pour moderniser et décarboner ses trois
sites de production à Evreux, Mayenne et donc, Saint-Amand-les-Eaux.
Cette enveloppe s'inscrit dans le cadre d'un programme de 600 M€
d'investissements industriels et en R&D en France sur la
période 2024-2026.
-
L'américain Mars prévoit d'investir 130 M€ sur tous ses
sites de production français pour en augmenter les capacités de
production, moderniser et digitaliser les usines, équiper ses
cliniques vétérinaires et poursuivre sa transition écologique.
C'est l'usine des Rues-des-Vignes dans le Cambrésis – qui produit
pour la marque d'alimentation animale Royal Canin – qui en sera la
bénéficiaire dans les Hauts-de-France.
- McCain
(Canada), leader mondial des produits surgelés à base de pomme de
terre présent en France depuis plus de 40 ans, va investir 1 Md€
sur la décarbonation de ses process en Europe. 350 M€, déployés
sur 5 ans, se destinent au marché français : à Harnes avec près
de 300 M€ – qui permettra notamment de réduire de 50% les
émissions de CO2 du site et de 30% la consommation en eau
par tonne de produits finis –, Béthune (30 M€ avec la création
d'une nouvelle ligne de production de spécialités de pommes de
terrme) et Matouges (le site situé dans la Marne bénéficiera de 25
M€). McCain s'est fixé l'objectif d'augmenter ses capacités de
production de près de 25%.
- L'américain Procter &
Gamble annonce un nouvel investissement de 65 M€ sur ses sites
d'Amiens et de Blois. En Picardie, il s'agit de la deuxième
usine mondiale du groupe pour la catégorie «Soins
du linge et de la maison».
L'investissement permettra d'accroître les capacités de production
avec une nouvelle ligne, d'automatiser la chaîne logistique et de
digitaliser des opérations et des infrastructures.
- Et
enfin, SKF (Suède) qui continue d'investir sur ses sites-clés
aéronautiques, dont celui de Prouvy-Rouvignies qui fabrique
des roulements à billes et des rouleaux destinés aux moteurs
d'avion et d'hélicoptère. SKF prévoit d'accélérer ses
investissements en France jusqu'en 2026 pour renforcer ses activités
aéronautiques et ses capacités de productions, conduire la
décarbonation sur ses sites et accélérer sur sa R&D.
Que
se passe-t-il après Choose France ?
«Il reste encore beaucoup de travail après les annonces de Choose France ! C'est un très beau coup de projecteur sur la France et la région mais ce n'est pas à l'aune du Sommet que l'on pourra dire ce que sera 2024 car il faut procéder aux finalisations : vérifier les aspects financiers, verrouiller les procédures administratives, les autorisations environnementales, mettre en place les cellules de recrutement...» précise Yann Pitollet, directeur général de Nord France Invest, l'agence de développement économique régionale.
Il poursuit : « L'une des caractéristiques de cette année, ce sont de nombreux projets d'extension et d'implantation concernant la décarbonation. L'industrie évolue, on va gagner en productivité tout en étant plus respectueux de l'environnement. On note également que la force des Hauts-de-France est de ne pas être mono-industrie. Il est clair que l'économie régionale se transforme, quelque soient les secteurs d'activité. L'accent qui est mis sur la décarbonation et le respect de l'environnement reflète parfaitement les axes de travail de la stratégie régionale ».