Les Hauts-de-France ont explosé les tableaux de récompenses au Salon de l’Agriculture
Le salon de l'agriculture s'est clôturé il y a quelques jours et la région des Hauts-de-France s'est très largement distinguée... preuve qu'une de ses grandes forces provient de sa terre et de son écosystème mis en place pour la rendre fertile.

C'est d'abord le réseau Bienvenue à la Ferme qui a été bien récompensé. Yaourts, fromages blancs, produits locaux. Le champagne de l’Aisne, 11% de la production nationale, a remporté dix médailles dont, trois en or, six en argent et une en bronze. Deux producteurs de Maroilles dans l’Aisne ont égalament remporté chacun une médaille en or. La région Hauts-de-France a remporté 258 distinctions chez les producteurs de spiritueux, qui travaillent en collaboration avec des agriculteurs de la région, en particulier pour le blé et la betterave à sucre, les éleveurs de bovins, chevaux de trait, d’ovins, de chiens tous en nombre.
Aussi, trois premiers prix pour deux vaches du Gaec du Pré Normand dans la Somme, un cheval Henson mis à l’honneur, une jument Boulonnaise d’un élevage dans la Somme, et une Trait du Nord originaire de l’Aisne. Les ovins en provenance de l’Oise ont explosé les résultats avec de très nombreuses premières places. Les chiens d’élevage des trois départements picards n’ont pas été en reste avec de nombreuses premières places. Un salon pour les Hauts de France bien récompensé et plein d’avenir.
Lors de l’inauguration du stand, Xavier Bertrand a rappelé l’essentiel pour les agriculteurs et pêcheurs : «Nos agriculteurs et pêcheurs sont des maillons essentiels de notre économie et de notre identité. Dans un contexte économique tendu et face aux aléas climatiques, il est plus que jamais nécessaire d’être à leurs côtés, avec l'État, main dans la main, et de promouvoir leur savoir-faire. C’est notre boulot de garantir un futur serein pour ces hommes et ces femmes qui nous nourrissent et nourrissent nos enfants avec des produits de qualité. Au SIA, il y a des amoureux du salon, des agriculteurs et des pêcheurs. Mais ne le soyez pas seulement une semaine par an, mais 365 jours par an. Dans la Région, ils peuvent compter sur nous, nous serons toujours à leurs côtés».
Des cultures stratégiques
Le salon a mis également en avant les cultures stratégiques de la région, celles de la betterave et de la pomme de terre. Au total, 2,1 millions d'hectares sont cultivés dans les cinq départements. Et la culture de la pomme de terre est en pleine expansion : 8 600 exploitations agricoles en 2024 contre 6 000 en 2020, et 130 000 hectares de surface cultivée, représentant un chiffre d’affaires annuel de 1,7 milliard.
Les chiffres sont tout aussi impactants du côté des exploitations : 23 500 exploitations agricoles, dont 4 500 dans l’Aisne, 2 900 dans l’Oise, 4 500 dans la Somme. Ces exploitations ont une superficie moyenne de 91 hectares, contre 69 hectares en moyenne nationale. La région est la première française pour la transformation de la pomme de terre, employant 4 000 salariés permanents chez les agro-industriels comme notamment Mousline à Rosières en Santerre (Somme), et bientôt Ecofrost à Péronne (Somme) qui investit 225 millions d’euros dans une usine de production de frites surgelées et de produits à base de pomme de terre.Dès janvier 2026, l’entreprise aura 150 salariés en CDI et plus de 400 emplois intérimaires seront créés. La filière de la betterave industrielle recense une dizaine d’unités de transformation en éthanol et sucre, notamment des groupes Tereos, Saint-Louis Sucre et Cristal Union, les principaux groupes français sucriers.
La région est par ailleurs la première productrice de betteraves en France avec 209 000 hectares cultivés et l’équivalent de 5 000 emplois équivalent taux plein.
La force du secteur agroalimentaire
Avec 750 établissements, le secteur de l’agroalimentaire représente 45 000 emplois et dix milliards de chiffre d’affaires.Ce sont cinq filières d’excellence au niveau national : pomme de terre, blé, légumes d’industriels, alimentation animale, betterave sucrière. Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la pêche explicite : «Le contexte n’est pas folichon après une mauvaise saison 2024, une baisse de 25% des céréales, un prix du blé pas terrible et à la baisse, et une production de betteraves de médiocre à correcte. La fièvre catarrhale ovine a touché 3 000 éleveurs soit 10% du cheptel. Les bovins ont aussi été concernés avec davantage d’avortements. Je suis aussi très inquiète pour les producteurs d’endives de la région, notamment pénalisés par des retraits de molécules , pratiqués en France mais pas dans d’autres pays concurrents».

Le
monde agricole et agroalimentaire représente aujourd’hui près de
130 000 actifs dans plus de 26 000 établissements et
exploitations, soit environ 6% de la richesse régionale. Une
nouvelle filière d’excellence, l’élevage d’insectes, incarné
par son leader mondial, Innovafeed,
implanté à Nesle depuis plusieurs années, présent sur le stand,
élève la mouche soldat noire dont les protéines servent à la
nutrition animale et végétale.
La région soutient d’autres projets
Concernant l’élevage, la région augmente en 2025 sa subvention pour les robots de traite, jusqu’à 170 000 euros pour un investissement de 200 000 euros. À ce jour, seulement 30% des élevages en sont équipés, à l’échelle des élevages individuels.
La
microméthanisation est également dans les projets, actuellement, la
région en compte trente et souhaite doubler son nombre. Les
Hauts-de-France est la première région française et européenne
des semenciers qui investissent dans les sélections variétales,
pour affronter le changement climatique. Et trouver une alternative
aux néonicotinoïdes pour le traitement de la betterave. Il faudra
encore deux ans aux chercheurs pour créer la graine qui résistera
aux pucerons, en limitant à 5% la baisse de rendements.