Artisan glacier historique des Hauts-de-France
Les glaces Kokoa renforcent leur présence dans la métropole Lilloise
Dirigeant de la maison depuis 2018, Jean-Baptiste Bigo déborde d'idées pour développer les glaces Kokoa dans la région. Née il y a une quarantaine d'années au Touquet-Paris-Plage, la marque ouvre bientôt un salon de thé sur la Grand Place de Lille. Un laboratoire est également en construction à Marcq-en-Baroeul. Des grands noms, issu de chez Meert ou formé par Emmanuel Ryon, se sont joints au projet.
L'année 2021 s'annonce chargée pour l'artisan
glacier Kokoa. Historiquement implantée à Lille et au
Touquet-Paris-Plage, la marque a été reprise par Jean-Baptiste Bigo
en 2018.
Cet entrepreneur a fait ses armes dans
la banque d'affaires avant de créer Defilease (une solution de
financement pour matériel médical), dont il est encore le
président. Puis est venu le temps pour lui de se lancer dans un
autre projet.
«Kokoa est le glacier de mon enfance. Je me souviens de la première glace Kokoa que j'ai mangée au Touquet, quand j'avais sept ans. C'était une boule café», raconte-t-il.
Plein d'audace, Jean-Baptiste Bigo a
proposé le rachat de la marque alors qu'elle n'était pas en vente.
Un aplomb qui lui a réussi alors que la proposition de rachat de
Francis Holder, fondateur des boulangeries Paul, avait auparavant été
refusée. «Je n'étais pas du métier, mais ma rencontre avec
Catherine Depoorter, l'ancienne dirigeante, était d'humain à
humain.»
A l'époque Kokoa était ce que
Jean-Baptiste Bigo appelle une «belle endormie». Il s'est
imposé avec plein d'idées pour redynamiser la maison née en 1979.
«En arrivant en tant qu'ancien
auto-entrepreneur, j'ai mesuré ma chance de pouvoir bénéficier de
40 ans de renommée», confie-t-il.
Une boutique et un salon de thé au
cœur de Lille
Pour accueillir ses fidèles et attirer
une nouvelle clientèle, la marque ouvrira un salon de thé de quatre
étages sur la Grand Place de Lille le mois prochain. Les travaux ont
commencé en décembre. Le tout sera managé par Olivier Desrumaux,
l'ancien directeur de la restauration chez Meert. Une nomination à
la hauteur de l'ambition du projet.
L'atelier de préparation de commandes
prendra place au sous-sol, tandis qu'un magasin de produits dérivés
sera accessible au R+1. S'y trouveront des confitures, des pâtes à
tartiner, mais aussi des coffrets de chocolats. Le produit fera son
grand retour pour les fêtes de Pâques alors qu'il avait été
abandonné par les anciens dirigeants il y a quelques années. «Comme
le nom de la marque l'indique, le cacao fait pourtant partie de l'ADN
de Kokoa, rappelle Jean-Baptiste Bigo. Le tout sera bien
évidemment bio, continue-t-il, car je ne vends pas ce que je
ne souhaiterais pas donner à mes propres enfants»
Au R+2 de la boutique se tiendra le
salon de dégustation de 80m² avec vue imprenable sur le
centre-ville, qui viendra en complément une terrasse de 70 places.
«Nous avons la licence IV, on pourra alors déguster sa glace
avec un café ou un cocktail...», précise le dirigeant. Une
façon de décloisonner la saisonnalité de la consommation de crèmes
glacées.
Des nouveaux parfums à venir
Ce nouveau point de vente sera
approvisionné par un nouveau laboratoire de fabrication de 600 m²,
lui aussi en construction, à Marcq-en-Baroeul. Un drive y sera
installé pour que les consommateurs puissent acheter leur
marchandise sans passer par Lille.
Jusqu'alors la quelque centaine de
parfums de Kokoa étaient produits depuis un premier laboratoire au
Touquet-Paris-Plage. La dernière création est un sorbet au
chocolat. «Nous pensons aux allergiques au lactose»,
commente le dirigeant. Les crèmes glacées vegan ne sont cependant
pas encore à la carte : «Nous y travaillions, précise-t-il,
mais nous sommes très exigeant sur la restitution des goûts, et
nous n'avons pas encore trouvé la recette qui nous satisfera.»
Depuis septembre dernier, la maison
s'est dotée d'un artisan formé par par Emmanunel Ryon, pour créer
une nouvelle gamme de parfums. Des nouveautés sont déjà sorties à
Noël et d'autres sont prévues pour Pâques.
Un stratégie payante malgré la
crise
Après l'ouverture d'un e-shop destiné
au click and collect en avril dernier, l'enseigne est à présent en
discussions pour vendre quelques parfums dans la grande distribution.
«Nous nous cantonnerons à des petits points de vente, à
proximité de nos implantations historiques. En ces temps de crise
sanitaire, il est intéressant de multiplier les canaux de
distribution, mais nous nous voulons pas nous éparpiller»,
informe Jean-Baptiste Bigo.
Car la crise de la Covid-19 n'épargne malheureusement pas Kokoa. En 2020, l'enseigne a perdu 12% de son chiffre d'affaires en raison d'une fermeture des points de vente pendant le premier confinement, entre mars et mai. Cette baisse n'est cependant pas révélatrice de la réussite du rachat par Jean-Baptiste Bigo : entre 2018 et 2019, le chiffre d'affaires avait augmenté de 35% grâce à une réorganisation du travail et l'ouverture de deux nouveaux camions sur la digue du Touquet. L'année en cours sera décisive.