«Les enjeux des entreprises de la fintech sont internationaux»

Créé en 2018, l'incubateur FALC – "Fintech, Assurtech, Legaltech, Cybersecurity" – mise sur le talent de ses start-up pour en faire les licornes de demain. Des secteurs d'activité pour lesquels la course à l'international est aussi rapide qu'indispensable.

Matthieu Barlet, responsable de l'incubateur FALC à EuraTechnologies.
Matthieu Barlet, responsable de l'incubateur FALC à EuraTechnologies.

C'est l'une des entreprises référentes dans le domaine des fintech, probablement celle qui sert d'inspiration pour de nombreux porteurs de projets : Lydia, l'application aux 5 millions d'utilisateurs qui a démocratisé le paiement par smartphone, a levé en décembre dernier la somme astronomique de 135 millions d'euros auprès d'investisseurs internationaux. «La moitié des licornes françaises viennent de la fintech», confirme Matthieu Barlet, responsable de l'incubateur FALC.

Un secteur d'activité florissant (mais ultra concurrentiel), à tel point que seule une entreprise sur quatre est acceptée dans les murs du premier incubateur privé de France (dix acteurs privés y investissent, à la fois des banques, des professionnels du chiffre et du droit, des écoles et universités...). Fintech, assurtech, legaltech... autant de domaines plébiscités par les start-up. Si la cybersécurité en faisait partie à l'origine, elle sera bientôt hébergée au sein d'un campus dédié qui devrait ouvrir ses portes à EuraTechnologies d'ici la fin de l'année.

35 entreprises créées

Depuis 2018, une cinquantaine d'entreprises sont incubées chez FALC, donnant lieu à la création d'une trentaine d'entreprises et à plus de 120 emplois. «Nous avons de plus en plus de demandes et devons monter d'un cran en termes d'exigences. On regarde notamment la capacité du porteur de projet à exécuter l'idée, mais aussi le parcours du ou des fondateurs ainsi que l'équipe ; c'est très important. Sans compter la capacité à aller sur les marchés européens car la fintech, c'est une course très rapide.»

Et derrière, des levées de fonds rapides : en 2021, la fintech française a levé 2,3 milliards d'euros, en augmentation de 174% par rapport à 2020 ! C'est forcément aussi le cas chez FALC avec des start-up incubées en septembre 2021 qui ont déjà levé entre 3 et 5 millions d'euros en capital amorçage.

Attirer des entreprises étrangères

D'ailleurs l'incubateur séduit de plus en plus d'entreprises extérieures aux Hauts-de-France, à l'image de RentKondo (Nigéria), Dreamy (Iran) ou encore Minerve Tech (Gabon) qui ont fait le choix de la capitale des Flandres pour développer leur business. «Bien sûr, nous avons aussi des profils régionaux car le terreau est énorme et l'écosystème donne naissance à de grandes entreprises.» Autant dire que FALC n'a pas souffert de la crise Covid, au contraire. «En 2020 et 2021, plus de 200 projets ont été incubés sur l'ensemble d'EuraTechnologies», confirme Matthieu Barlet. La preuve que les porteurs de projets ne s'arrêtent jamais d'innover.