«Les chefs d'entreprise doivent oser ouvrir leur capital»
Par peur de perdre du pouvoir de décisions, beaucoup de dirigeant(e)s d'entreprises hésitent à ouvrir leur capital. Pourtant, l'ensemble des acteurs du capital investissement ont de quoi investir. C'est en tous cas ce que Christophe Deldycke, président de la commission action régionale de France Invest est venu dire lors de l'étape lilloise de l'événement organisé par France Invest.
«Beaucoup
de dirigeants ont une perception du capital investissement qui ne
correspond pas à la réalité. Quand un fonds géré par un adhérent
France Invest entre au capital d'une entreprise, c'est dans la grande
majorité des cas en tant qu'actionnaire minoritaire et l'idée,
c'est de renforcer les fonds propres et non pas d'interférer dans
les décisions. On ne fait pas qu'apporter de l'argent, on a aussi un
accompagnement, du conseil et de l'aide à la décision» rassure
Christophe Deldycke. En Hauts-de-France, il coordonne l'action de
France Invest, cette organisation professionnelle qui rassemble plus
de 450 sociétés de gestion françaises et près de 200 sociétés
de conseil.
En 2023, France Invest est ainsi entrée au capital de 520 entreprises régionales (sur environ 8 000 sociétés françaises, dont près de 3 000 rien qu'en région parisienne). Le premier semestre 2024 a d'ailleurs été plutôt actif avec une cinquantaine d'opérations réalisées en Hauts-de-France (contre 65 en 2023), sur l'ensemble des 20 sociétés de gestion régionales, principalement dans les secteurs de l'industrie, du numérique ou encore des biens et services.
Majoritairement auprès de PME
80%
des interventions de France Invest sont réalisées auprès de
start-ups, de TPE et de PME, avec des tickets investis inférieurs à
5 M€. «Les adhérents de France Invest réalisent en moyenne
plus de 2 000 opérations par an, dans plus de la moitié des cas
pour des montants d'un million d'euros en moyenne. Le capital
investissement est ouvert à toute entreprise, quelque soit sa
taille.»
«On
a longtemps été en retard sur le capital investissement en régions
mais aujourd'hui, on a un éco-système varié. De façon générale,
les entreprises françaises sont trop petites et sous capitalisées,
comparées à nos voisins. C'est donc important de financer des
projets de croissance, que ce soit en amorçage, en développement ou
en transmission» poursuit-il. France Invest collabore avec les
professions du chiffre et du droit – notaires, avocats,
experts-comptables, commissaires aux comptes... – pour créer un
écosystème favorable au capital investissement. «2025
s'annonce comme une bonne année, c'est l'occasion pour les chefs
d'entreprise de se lancer, il ne faut pas hésiter».