«Les aventures collectives et humaines marquent ma vie»
Depuis le 3 juillet, le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) Lille Métropole a une nouvelle présidente en la personne de Mathilde Durie, directrice du groupe Norsys à Ennevelin. Première femme à intégrer cette fonction depuis la création du réseau, Mathilde Durie prépare un mandat haut en couleurs.
Elle avoue n’avoir fait qu’une seule entreprise dans sa carrière, non sans en avoir découvert de multiples facettes. A 36 ans, Mathilde Durie a commencé chez Norsys, pour occuper aujourd’hui le poste de directrice du groupe. Fondée par Sylvain Breuzard en 1994, cette entreprise de 600 personnes (dont 150 à Ennevelin, le reste se partageant entre la France et le Maroc) assure des prestations de services en développement informatique auprès d’entreprises ou d’acteurs publics pour un chiffre d’affaires 2019 de 47 M€. C’est à Norsys que l’on doit, par exemple, une partie de la création de l’application Ameli de la Sécurité sociale. «Nous ne sommes pas qu’une ESN (entreprise de services du numérique). Les ressources humaines sont essentielles dans ces secteurs d’activité qui ont parfois mauvaise presse. Nous mettons un point d’honneur à proposer l’égalité de traitement, le CV anonyme, mais aussi le recrutement sur profil et non pas par mission», explique Mathilde Durie. Avec son diplôme de psychologue du travail et son master en gestion et administration des entreprises à l’IAE, elle commence sa carrière en 2007 chez Norsys pour sa dernière année d’étude en alternance, sur un poste de chargée de recrutement. Ils n’étaient alors «que» 150 salariés et sont plus de 600 aujourd’hui. «D’année en année, les compétences s’ouvraient et j’ai montré que j’avais envie de m’investir. Mais le statut n’est pas si important, nous fonctionnons plutôt en mode projet», tient-elle à rappeler. Aujourd’hui sa mission va donc bien au-delà des ressources humaines puisqu’elle pilote les fonctions supports du groupe, mais aussi le pôle R&D de 25 personnes.
«Au CJD, chacun doit pouvoir puiser ce qu’il recherche»
Un secteur qui ne connaît pas la crise
L’entreprise recrute encore et toujours, qu’il s’agisse de développeurs informatiques, de chefs de projet ou de consultants en assistance maîtrise d’ouvrage, notamment dans le secteur de la santé. «Nous devons être créatif et sans cesse nous développer. Notre marque de fabrique, c’est de mettre en avant les ressources humaines.» C’est d’ailleurs pour répondre à ces besoins que Norsys a imaginé sa propre formation – EasyMaker –, où chaque métier a son école dédiée. Chaque année, une centaine de collaborateurs sont recrutés par le groupe qui essaime partout en France et au-delà (Paris, Tours, Nantes, Sofia-Antipolis, Lyon, Grenoble, Aix-en-Provence et Marrakech).
L’Homme au centre de l’entreprise
C’est son patron, Sylvain Breuzard, qui lui fait connaître le CJD : président de la section de Lille en 1999 et président national en 2001, il a été à l’origine du concept de «performance globale» au niveau national – ou comment mettre l’économie au service de l’homme. Des valeurs qui ont guidé le parcours de la jeune présidente et qu’elle compte d’ailleurs insuffler lors de sa mandature de deux ans : «Aujourd’hui, le chef d’entreprise a une vraie responsabilité envers la société civile et l’environnement. Mais aussi envers ses collaborateurs car, sans eux, l’entreprise ne peut pas fonctionner.» Avec ses 150 membres (sur les 5 000 adhérents que compte le mouvement au niveau national), la section Lille Métropole du CJD fait partie des 11 entités présentes en Hauts-de-France. En tant que membre, Mathilde Durie s’était rapidement investie dans l’animation de la commission «Bien-être», fidèle à ses valeurs. Elle succède donc à Alexis Courtines, dirigeant de Sobanor à Nieppe, avec un projet qu’elle a joliment nommé «Arc en ciel» : «C’est un phénomène surnaturel que l’on ne peut pas prévoir, mais c’est aussi attractif et magique. Je veux proposer un large panel de couleurs pour que chacun puisse y puiser ce qu’il recherche.» Diversité, solidarité, jeunesse, excellence écologique et économique, intelligence collective… dans une année plutôt compliquée pour les dirigeants, Mathilde Durie prône la rencontre comme échappatoire : «Nous voulons faire grandir le mouvement tout en gardant la dimension humaine. Cette année, les JD ont encore plus besoin de rompre l’isolement. Je voudrais aussi que la section tende vers un bilan carbone neutre.» Prochain rendez-vous le 14 septembre pour la plénière de rentrée, une première plongée dans le grand bain pour celle qui s’investit pleinement pour l’épanouissement de l’entreprise, dans un équilibre personnel tout indispensable : «Quand je me suis présentée devant les membres, je n’étais pas seule : je suis venue avec des photos de ma famille et de mon équipe chez Norsys. Ce qui marque ma vie, ce sont les aventures collectives et humaines. Lors de mon mandat, je veux qu’on s’autorise à rêver. Nous en avons bien besoin !»
Le bureau du CJD Lille Métropole
Les dix membres se réunissent tous les mois pour piloter, réguler, se concerter, délibérer et prendre des décisions qui orientent les actions de l’association.
• Caroline Duquesne, ADM Avocats du Molinel
• Marie-Clémentine Prouvost-Dewerdt, notaire
• Charlotte Lefebvre, Lefebvre textile
• Marie-Aude Tran, Valeurs&Valeur
• Fanny Souchon, agence Clé de fa
• Sébastien Mignot, Myditex
• Maxime Réthoré, Whatsonweb
• Thomas Philippe, KPMG
• Raphaël Faucheux, Harmonie nature