Le n°1 français de la désinfection poursuit son ascension
A l’occasion du 16e congrès WFHSS (World Fédération for Hospital Sterilisation Sciences) du 8 au 10 octobre à Lille Grand-Palais, les Laboratoires Anios recevaient 300 professionnels sur leur usine de Sainghin-en-Mélantois. Et en ont profité pour faire un point d’étape sur leur stratégie conquérante de développement, notamment à l’international.
Repris à Air liquide par la famille Letartre il y a deux ans, les Laboratoires Anios ont, depuis, passé la vitesse supérieure, devenant le n°1 en France et le leader en Europe sur le marché de la désinfection.
«La stérilisation est une de nos préoccupations car les infections manuportées sont les premières causes d’infections nosocomiales», rappelle Bertrand Letartre, président-directeur général. Et de rappeler aussi des faits pour les moins alarmants – mais pourtant méconnus – : les infections nosocomiales tuent plus que les accidents de la route… Sans compter les économies de santé auxquelles le secteur hospitalier doit faire face : plus il y a de prévention, moins les antibiotiques sont nécessaires et plus vite les patients quittent leur chambre… Depuis plus d’un siècle, l’entreprise fabrique toutes sortes de désinfectants pour les hôpitaux, cliniques, professionnels de santé, industries, collectivités, etc. Chaque année, ce sont 45 000 tonnes de produits qui sortent des usines d’Hellemmes et de Sainghin-en-Mélantois et 550 tonnes par mois de gel qui sont produites.
Importante stratégie à l’international. Si actuellement l’entreprise réalise 37% de son chiffre d’affaires à l’export dans 80 pays (soit 206 millions d’euros en 2014), Bertrand et Thierry Letartre espèrent atteindre les 50% d’ici 2020. Et à coups de rachats successifs, ils semblent sur la bonne voie : en avril 2015, les Laboratoires Anios font l’acquisition de la société Deren, n°1 turc dans les hôpitaux publics et, en juillet dernier, l’acquisition d’Endoclear à São Paulo au Brésil. Spécialisée dans la conception, le développement et la production de matériel de retraitement automatisé des endoscopes, Endoclear a réalisé un chiffre d’affaires d’1,5 million d’euros en 2014. Un rapprochement – couplé à l’acquisition de Soluscope, à Aubagne, en 2014 – qui permet à Anios d’élargir son offre de procédés de retraitement automatiques des endoscopes au Brésil en proposant une offre globale chimie et équipement. «Nous avons mis en place une technologie de pointe avec Soluscope qui nous permet de proposer la machine la plus performante du marché», précise Bertrand Letartre. Les deux dirigeants ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et sont actuellement en discussion pour des projets en Espagne, en Chine, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. «Probablement d’ici la fin de l’année» en ce qui concerne un projet avec le n°3 chinois de la santé. Une signature pour un joint-venture à Dubaï est aussi dans les circuits. Malgré ses rachats, ils avouent être toujours très attachés à leur région d’origine. Pour preuve, un futur investissement de 20 millions d’euros pour transférer l’usine de production d’Hellemmes à Sainghin-en-Mélantois où il reste encore 5 hectares inoccupés sur les 10 du site. Un nouveau siège social sera aussi construit à Hellemmes pour 6 millions d’euros, à horizon 2018.
Quatre sites de production. En plus des deux usines nordistes – qui réalisent 90% de la production –, les Laboratoires Anios produisent en Argentine, en Italie, en Turquie et en Tunisie. Soit un total de 700 salariés dans le monde : 600 en France et 100 à l’étranger. 4 000 produits différents sont commercialisés, avec 30 nouveaux produits chaque année. Les bactéries n’ont qu’à bien se tenir !