Le Club Noé aide à repenser les modèles économiques
Créé en 2014 avec 13 structures partenaires régionales, le club Noé regroupe près de 130 adhérents sur l'ensemble des Hauts-de-France. Garant du déploiement du sujet des modèles économiques plus durables, ce club veut montrer que d'autres logiques de développement sont possibles, au-delà d'une logique de volumes.
Définir une trajectoire d'entreprise
différente pour permettre aux dirigeant(e)s et aux collaborateurs
d'expérimenter de nouveaux modèles économiques : au Club Noé, on
fait la preuve que d'autres modes d'organisation sont possibles, et
notamment avec le prisme de l'EFC, l'Economie de la Fonctionnalité et de la
Coopération : «L'EFC
est un ensemble de clés de lecture, c'est une logique de
questionnement plutôt qu'un modèle de réponse. Nos modes
d'organisation peuvent et doivent échapper aux logiques de volume
pour tendre vers un développement plus soutenable face aux enjeux
sociaux et environnementaux qui s'accentuent»
explique Maxime Salley, animateur au Club Noé.
A
travers des plénières, des ateliers découverte (gratuits et
mensuels), des groupes de travail et des formations, le Club Noé
propose à ses membres – entreprises, associations,
collectivités... –, de questionner
leurs repères professionnels
et la logique même de leur organisation.
C'est l'exemple d'un imprimeur régional, qui a pu
s'émanciper de la logique de volume pour accompagner ses clients sur
leurs projets d'impression, en revoyant totalement sa logique
commerciale : son entreprise se rémunère désormais sur
l'accompagnement de la pertinence du projet d'impression et non plus
sur la surconsommation de davantage de documents. A chiffre
d'affaires égal, l'imprimerie utilise aujourd'hui moitié moins de
ressources matérielles (papier, encre, etc...).
Comme
cette transformation ne se fait évidemment pas du jour au lendemain,
le Club Noé accompagne ses adhérents vers une nouvelle façon de percevoir leur développement. Il existe aujourd'hui une douzaine
de clubs de l'EFC en France – ainsi qu'au Brésil et au Canada ! –,
sous l'impulsion de l'IE-EFC, l'Institut Européen de l'Economie de
la Fonctionnalité et de la Coopération.
Garants
de l'expérimentation
«Les
entreprises qui souhaitent s'inscrire dans cette démarche doivent
être outillées. Elles ne peuvent pas rester seules face à la
complexité des transformations nécessaires. C'est un sujet qui
interpelle de plus en plus et dans de nombreux réseaux»
poursuit Maxime Salley. Il s'agira donc d'analyser les enjeux
structurels du modèle économique, de se questionner sur les repères professionnels comme les logiques commerciales et managériales
appliquées.
«Les
nouveaux modèles économiques et le prisme de l’EFC ont le vent
en poupe. Les limites des logiques classiques de développement
économique éprouvent de plus en plus les enjeux de santé au
travail, accentuent les rapports de force sur les marchés et ne
permettent pas d’agir concrètement face aux enjeux
environnementaux. Le sujet de la valeur d’usage est notre focale.
Il permet de reconnecter les acteurs économiques du territoire avec
leurs véritables utilités, qui bien au-delà de produire des
volumes de biens et de services standards, œuvrent à répondre à
des grandes fonctionnalités de la vie (s’alimenter durablement,
habiter le territoire, être en santé etc.).»
L'EFC,
qu'est-ce que c'est ?
L’économie de la fonctionnalité et de la coopération est un nouveau modèle économique qui vise à concilier intérêts économiques, sociaux et environnementaux en mettant au centre de l’organisation les effets utiles produits plutôt que la vente en grande quantité de biens ou de services.
En d’autres termes, c’est l’ensemble des transformations qui permettent de sortir d’un modèle centré sur l’accumulation et le volume. L’enjeu est de parvenir à progresser vers un modèle qui redéfinit ce qui a de la valeur et la manière de la produire en fonction de l’utilité du bien ou du service produit.