Le Centre Oscar Lambret face aux enjeux sociétaux de demain
Alors que le Covid met à bout de nerfs le système hospitalier, les autres maladies continuent malgré tout de progresser. C'est le cas au Centre Oscar Lambret qui a connu une augmentation de son nombre de patients de 8%. L'établissement référence en cancérologie investit 35 M€ pour améliorer l'accès aux soins.
Ce sont malheureusement des chiffres dont les Hauts-de-France auraient pu se passer : avec 32 661 nouveaux cas de cancer estimés par an et 15 150 décès chaque année, la région est l'une des plus touchées par la maladie1. Sur l'ensemble du territoire, le nombre de cas augmente depuis ces trente dernières années, en raison notamment de l'augmentation de la population française et de son âge.
Véritable figure de proue dans le
paysage régional, le Centre Oscar Lambret (COL), dirigé par le
professeur Eric Lartigau, a constaté aussi cette augmentation de la
prise en charge : «Habituellement
on constate une hausse de l'ordre de 2 à 3%. Cette année, elle est
de 8% (soit 3 242 patients supplémentaires), peut-être à cause des
prises en charge qui n'ont pas eu lieu en 2020 durant le
confinement.» Le
Centre n'a déprogrammé aucune intervention, «au
prix d'une organisation rigoureuse et des équipes présentes sur le
terrain» s'est-il
félicité.
Des
besoins croissants sur le territoire
L'année qui a débuté est marquée par la certification par la Société européenne de gynécologie oncologique et du label EURACAN pour la prise en charge des sarcomes et des cancers rares en gynécologie. «Nous sommes une des rares équipes à avoir cette certification ESGO pour la chirurgie du cancer de l'ovaire. Notre ambition pour 2022 : aller encore plus loin car nous allons devoir faire face à de nouveaux challenges. Notre place à l'échelle régionale est clé.»
Car, malheureusement, les estimations ne présagent pas d'un avenir
radieux : à l'échelle 2029, les soins en chirurgie augmenteront de
25% et en médecine, de 13%. Des hausses significatives auxquelles le
COL compte faire face par un investissement
global de 35 M€, dans
le cadre d'un programme pluriannuel de 80 M€ qui court jusqu'en
2024. Quatre blocs supplémentaires vont être créés et les
capacités d'accueil, doublées.
A
la clé, une vague de recrutements – une cinquantaine de salariés
chaque année –, notamment du personnel paramédical. «Les
ressources humaines sont le gros enjeu de développement de nos
établissements, nous devons rester très attractifs», conçoit le directeur général.
Actuellement
le COL s'étend sur 35 000 m2 et bénéficie d'un
budget de 120 M€, A
l'équilibre économique depuis cinq ans. Le COL est un ESPIC
(établissement de santé privé d'intérêt collectif), pour lequel
il doit d'ailleurs remplir toutes les obligations d'accès au soin
des hôpitaux publics.
Eric
Lartigau entend également renforcer la coopération avec les autres
établissements régionaux : «Les
acteurs sont très compétents et les équipes à la pointe, mais il
faut pallier la prise en charge encore en pointillés. Nous voulons
être au rendez-vous des prochains enjeux.»
Et de citer l'augmentation significative de la part des patients de
plus de 75 ans qui, à l'échelle 2030, devraient représenter la
moitié des patients accueillis au COL (contre 40% actuellement).
Chaque année, le COL accueille 6 000 nouveaux patients et en traite
20 000 de façon régulière.
- Source : ARS
Nouvelles infrastructures
En
avril prochain, le COL va se doter d'une nouvelle salle de sport de
138 m², dans un bâtiment séparé de l'hôpital, pour les patients
comme pour les 1 100 salariés de l'établissement. Elle accueillera
plus de 1 000 séances collectives coachées gratuitement.
C'est
aussi une toute nouvelle unité pédiatrique, financée
à 100% par les dons,
qui sera installée au 4e étage du centre : 9 chambres et 5 box
d'hôpital de jour pour les 0-15 ans et 6 chambres et 3 box pour les
15-25 (contre 10 chambres et 6 box actuellement).