Pour son futur site de production à Isques

Lait Prairies du Boulonnais investit 3 millions d’euros

La Société coopérative Lait Prairies du Boulonnais a commencé ses travaux de construction de son futur nouveau site de production dans la zone d’activité économique de Landacres à Isques. Un pari sur les nouvelles formes de consommation et une autre manière de produire. Rencontre avec sa directrice, Clémence Ducroquet.

Clémence Ducroquet, directrice de la Coopérative Lait Prairies du Boulonnais à Vieil-Moutier. © Aletheia Press/M. Railane
Clémence Ducroquet, directrice de la Coopérative Lait Prairies du Boulonnais à Vieil-Moutier. © Aletheia Press/M. Railane

De l’herbe à la cuillère comme dit le site internet ? Au bout d’une route départementale qui donne sur un chemin communal, une ferme et un atelier de production. À Vieil-Moutier (à côté de Desvres), au sein d’un relief inégal, la coopérative «Lait Prairies du Boulonnais» rassemble 7 éleveurs bovins du territoire qui se sont lancés, il y a près de dix ans, pour développer la valeur ajoutée de leur lait. Au programme, yaourts, crème fraîche, et fromages blancs. «C’est parti des épouses des éleveurs» raconte Clémence Ducroquet, directrice de la coopérative depuis 2021 et elle-même «femme d’éleveur».

Les 7 éleveurs se fédèrent et font entrer ensuite d’autres associés salariés. En 2017, commence la production. «L’idée c’est de garder un élevage herbagé, plus coûteux mais valorisant et bien meilleur» explique l’ingénieure agronome. Certains vont se former à l’École Nationale d’Industrie Laitière (ENIL) et la transformation démarre dans un atelier de quelques dizaines de mètres carrés rénovés et équipés.

L’actuel atelier de transformation de la coopérative à Vieil-Moutier. © Aletheia Press/M. Railane

Camions-frigos et bicyclettes

Un litre de lait donne 8 à 10 yaourts, selon que l’on ajoute, ou pas, des fruits. Dans le petit atelier, 16 000 unités sortent toutes les semaines. «On fait aussi une tonne de fromage blanc par semaine et 500 litres de lait pasteurisé avec 12 jours de DLC, égrène la directrice. Une partie de ce lait est vendue en bouteilles consignées et une autre partie en sceau pour les professionnels». Quatre millions de litres de lait ont ainsi été transformés l’an dernier.

La coopérative travaille sur la différentiation de ses produits : 22% de fruits dans les yaourts, carton recyclable, transparence du process, des pratiques raisonnées notamment concernant les soins au cheptel composé de Holsteins, de Jersiaises et de quelques Montbéliardes. Cette production de qualité est destinée aux circuits courts : deux camions-frigos livrent la région et un partenariat avec Carbone 0 permet de livrer, à vélo, la métropole lilloise.

Un nouveau site de 1 000 m² en bordure d’agglomération

Pour suivre ce marché qui croit, la coopérative investit à Landacres 3 millions d’euros, dont 500 000 euros de subventions du fond régional et européen Feder, dans une nouvelle unité de production qui doit multiplier par dix ses capacités. Sur 1 000 m² de bâti, l’équipe de 8 personnes devrait pouvoir se déployer et gagner en productivité : «ici, on sursature» rigole Clémence Ducroquet.

Bien qu’acteur récent dans les produits laitiers, la coopérative connaît une forte croissance régulière : «20% par an depuis le début et 40% l’an dernier» détaille encore la cadre. En 2022, l’entreprise affichait un chiffre d’affaires de 585 000 euros. Des raisons de déclencher un assaut urbain. La campagne à la ville ? «Lait Prairies» s’y rend sans complexe avec le début du gros œuvre en avril et un début d’exploitation cet automne.