Élevage

Label Chèvrerie, élevage de chèvres à Ailly-sur-Noye

Marion Coulombel, 30 ans, vient de créer un élevage de chèvres bio à Ailly-sur-Noye. Le bâtiment tout neuf à armature en bois comprend un magasin, un laboratoire et la chèvrerie. Il est situé sur la RD 920 vers Essertaux. Objectif : proposer du fromage et des glaces, mais pas seulement...

Marion Coulombel vend ses fromages dans le magasin qu'elle a ouvert en avril dernier.. (c)Aurelien Buttin
Marion Coulombel vend ses fromages dans le magasin qu'elle a ouvert en avril dernier.. (c)Aurelien Buttin

Sur une parcelle de sept hectares cultivée par ses grands-parents, Marion Coulombel a créé de toutes pièces, depuis avril dernier, une chèvrerie, une fromagerie et un magasin de ventes en direct de fromages frais et affinés, mais aussi de glaces qu'elle produira. 

Et également des produits complémentaires tels que de la charcuterie et des yaourts un peu plus tard. « Ici, tout est produit sur l'exploitation sur trois hectares supplémentaires à 500 mètres à vol d'oiseau. Notamment du foin de luzerne que nos 45 chevrettes de race alpine chamoisée et deux boucs adorent », précise Marion Coulombel qui compte doubler son cheptel d'ici un an. 

Ses parents sont éleveurs de vaches allaitantes et de lapins. Ses grands-parents, agriculteurs à Essertaux, ont cultivé ici, et ses parents on racheté ce terrain. « L'emplacement est très intéressant avec beaucoup de passage, en plein milieu de la Somme, à 15 minutes d’Amiens sud, sur un territoire peu à peu déserté par l’élevage », ajoute celle qui a fait des études agricoles à Angers, avant d'occuper un poste de responsable du marketing et de la communication au sein d'une grande multinationale américaine, spécialisée dans la nutrition familiale.

Marion Coulombel est revenue dans en Picardie après avoir passé sept ans dans le Pas-de-Calais.

Changement de carrière à 30 ans

Le projet a pu voir le jour avec l'aide de fonds européens et de la Région et l'accompagnement de CER-France et de la Chambre d'agriculture. « D'une part, les chèvres c'est trop mignon, et surtout j'avais l'envie d'entreprendre. J'adore les animaux de toute façon mais la chèvre est un bon vecteur d'interactions avec le public. Plus qu'une vache par exemple. Car je souhaite ouvrir le lieu aux familles, aux écoles et aux collèges avec des ateliers par thématique sur la façon dont on fabrique le fromage, quel est le rythme de l'animal ou comment s'adapter à la nature et non l'inverse », explique la chef d'entreprise qui a pu compter sur le soutien de son mari Fabien, commercial en nutrition animal. 

Les parcelles sont déjà conduites en agriculture biologique. La certification arrivera en octobre prochain. Après son cursus agri cadre, Marion Coulombel, native de Fontaine-Bonneleau dans l'Oise, a développé une fibre de gestionnaire d'exploitation. À 23 ans, elle rejoint l'entreprise Nutrilac à Berck-sur-Mer, devient membre du Comité de direction à 24 ans avec trois antennes à gérer en France. 

Le déclic arrive il y a quelques années lors d'une étude de cas où elle imagine son projet futur. Elle passe le cap sept ans plus tard et suit une formation spécifique grâce à l'Association régionale des vendeurs directs de produits laitiers fermiers des Hauts-de-France. Elle prend ensuite de l'expérience sur plusieurs élevages de France. « L'idée de la glace est venue ensuite. C'est un produit gourmand qui me permettra de me différencier je pense. La texture sera différente car moins gras que le lait de vache. On sentira mieux les parfums. »

Salsa et les autres

Marion connaît et reconnaît toutes ses chevrettes. « J'ai Simone, Sixtine, Sonate, Sapristi et Safran qui ressemble à Elvis avec sa petite houppette. Salsa est ma préférée. Elle est amusante et très belle. » Mise bas prévue en février, fabrication des fromages dans la foulée courant mars, puis les glaces. 

Les chèvres ne produiront pas durant deux mois dans l'année, pour respecter leur rythme biologique. Elle pâtureront dans l'enclos extérieur aux beaux jours, entre avril et octobre. Tout le monde pourra ainsi venir les voir. « Plus tard, nous aurons des chevaux, des lapins et des vaches de race Salers », envisage déjà la chevrière-fromagère, qui avait lancé il y a quelques mois un appel aux dons pour concrétiser son projet, à travers une plate-forme participative, avec la possibilité de parrainer une chèvre pour les personnes qui apporteront leur soutien : 6 200 euros ont été récoltés grâce à 90 donateurs issus de plusieurs pays.

La traite sera ouverte au public les mercredis et samedis à Label Chèvrerie d'Ailly-sur-Noye.