La quête de sens au cœur du parcours d'entrepreneur
Dix témoignages d'entrepreneurs
écoresponsables à lire mais aussi à écouter sur podcasts : la BGE
Hauts de France vient d'éditer Quand entreprendre fait sens,
pour impulser l'envie de se lancer dans un entrepreneuriat plus
respectueux de l'environnement.
Parce qu'un projet de création d'entreprise est souvent, avant toute chose, une quête de sens, ces dix entrepreneurs ont choisi de s'engager pour être leur propre patron mais surtout pour faire de l'écoresponsabilité le cœur même de leurs activités. Si ce livre n'est pas le premier ouvrage édité par la BGE Hauts de France, il devrait être une source d'inspiration, comme l'espère son président Yves Duruflé : «Cela fait partie de nos valeurs, en plus de notre participation au débat public : accompagner les créateurs et aider au développement de leurs entreprises.»
Après
avoir facilité l'accès au numérique pour les TPE, la BGE compte
désormais encourager les entrepreneurs à faire
de l'écoresponsabilité leur nouveau credo. Cet ouvrage est la première étape de cette ambition.
Rebondir
vers une nouvelle vie professionnelle
En
2021, l'association, créée en 1979, a accompagné 2
500 créations et reprises d'entreprise
(contre 2 045 en 2020), et plus de 10 000 personnes ont poussé la
porte de la trentaine d'antennes et permanences du Nord et du
Pas-de-Calais pour discuter de leurs projets. La crise Covid est bien
évidemment passée par là – la BGE Hauts de France a relevé que
plus de 70% des entrepreneurs avaient subi une baisse de chiffre
d'affaires durant cette période –, mais n'a pas pour autant
affecté le moral des troupes.
Cela
a même donné des ailes à certains, comme Thomas Brembor, à
l'origine, avec sa compagne, d'Ecoland, un écolieu à Palluel (entre
Douai et Cambrai), sur le site d'un ancien camping municipal : «On
invite nos visiteurs à tester
des modes de vie alternatifs,
avec six gîtes insolites, une micro-ferme et un restaurant d'une
cinquantaine de couverts.» Cet ancien salarié de la BGE est donc passé de l'autre côté du
processus, en bénéficiant lui-même d'un accompagnement de
l'association.
Ouvert
en juin 2021, le site d'1,6 hectare a bénéficié de l'envie de
proximité des touristes : «Ils
avaient de nouvelles attentes en matière de tourisme, et de se
recentrer sur l'essentiel. Nous allons également développer une
offre sur les écoconstructions et les modes de vie alternatifs,
pour les particuliers comme les professionnels.»
Plus de 300 réservations ont été enregistrées depuis l'ouverture,
à la fois par des particuliers comme des professionnels.
Quitter
un grand groupe pour devenir indépendant
Martin
Lemaire a créé avant la crise, en 2018, mais a dû adapter
l'activité de son épicerie vrac du centre-ville de Saint-Omer. «On
propose près de 1 500 références en produits bio et locaux :
fruits et légumes, crémerie, produits secs, droguerie, hygiène...», énumère cet ancien salarié de Decathlon. «Avec
le Covid, on a vu arriver une nouvelle clientèle de quartier et la
boutique a très bien fonctionné durant la première phase de
confinement. C'était plus compliqué après. Mais Jars&Co ('jars' en anglais signifie 'bocal') répond à des besoins que les
consommateurs avaient un peu oublié : les produits bruts.»
Le fondateur envisage d'ouvrir un autre magasin dans le
Pas-de-Calais dans les années à venir.
Autre
chef d'entreprise mis en avant dans l'ouvrage, Vincent Lengagne,
l'entrepreneur 100% vélo qui a créé en 2016 La Vitrocyclette. Son
cœur d'activité ? Le lavage de vitres pour particuliers et
professionnels avec des vélos-cargos. L'ancien responsable commercial
chez Michelin a quitté un confort de vie pour se lancer dans
l'entrepreneuriat et ne regrette rien. Il fait partie du collectif
Les Boîtes à vélo, installé dans le tiers-lieu Au fil de soi dans
le Vieux-Lille. «Aujourd'hui
j'ai une équipe de quatre laveurs de vitres et j'espère en recruter
deux en 2022. Je voudrais aussi proposer d'autres prestations comme
du bricolage ou du jardinage.»
Et l'on pourrait aussi citer Bénédicte Boutillier des "Trouvailles de
Béné" à Lambersart, Marine Franc et Mélodie Illes du restaurant "Sauge", ou encore Myrtille Maerten des "Mûres ont des abeilles", etc.
Autant de témoignages empreints de réel à lire et à écouter pour
que les expériences de ces entrepreneurs deviennent des parcours
inspirants pour celles et ceux avides de se lancer de nouveaux
défis.