La quête de sens au cœur du parcours d'entrepreneur

Dix témoignages d'entrepreneurs écoresponsables à lire mais aussi à écouter sur podcasts : la BGE Hauts de France vient d'éditer Quand entreprendre fait sens, pour impulser l'envie de se lancer dans un entrepreneuriat plus respectueux de l'environnement.

De gauche à droite : Vincent Lengagne, Bénédicte Boutillier, Martin Lemaire et Thomas Brembor.
De gauche à droite : Vincent Lengagne, Bénédicte Boutillier, Martin Lemaire et Thomas Brembor.

Parce qu'un projet de création d'entreprise est souvent, avant toute chose, une quête de sens, ces dix entrepreneurs ont choisi de s'engager pour être leur propre patron mais surtout pour faire de l'écoresponsabilité le cœur même de leurs activités. Si ce livre n'est pas le premier ouvrage édité par la BGE Hauts de France, il devrait être une source d'inspiration, comme l'espère son président Yves Duruflé : «Cela fait partie de nos valeurs, en plus de notre participation au débat public : accompagner les créateurs et aider au développement de leurs entreprises.»

Après avoir facilité l'accès au numérique pour les TPE, la BGE compte désormais encourager les entrepreneurs à faire de l'écoresponsabilité leur nouveau credo. Cet ouvrage est la première étape de cette ambition.

Rebondir vers une nouvelle vie professionnelle

En 2021, l'association, créée en 1979, a accompagné 2 500 créations et reprises d'entreprise (contre 2 045 en 2020), et plus de 10 000 personnes ont poussé la porte de la trentaine d'antennes et permanences du Nord et du Pas-de-Calais pour discuter de leurs projets. La crise Covid est bien évidemment passée par là – la BGE Hauts de France a relevé que plus de 70% des entrepreneurs avaient subi une baisse de chiffre d'affaires durant cette période –, mais n'a pas pour autant affecté le moral des troupes.

Cela a même donné des ailes à certains, comme Thomas Brembor, à l'origine, avec sa compagne, d'Ecoland, un écolieu à Palluel (entre Douai et Cambrai), sur le site d'un ancien camping municipal : «On invite nos visiteurs à tester des modes de vie alternatifs, avec six gîtes insolites, une micro-ferme et un restaurant d'une cinquantaine de couverts.» Cet ancien salarié de la BGE est donc passé de l'autre côté du processus, en bénéficiant lui-même d'un accompagnement de l'association.

Parmi les logements proposés par Ecoland, une tiny house.

Ouvert en juin 2021, le site d'1,6 hectare a bénéficié de l'envie de proximité des touristes : «Ils avaient de nouvelles attentes en matière de tourisme, et de se recentrer sur l'essentiel. Nous allons également développer une offre sur les écoconstructions et les modes de vie alternatifs, pour les particuliers comme les professionnels.» Plus de 300 réservations ont été enregistrées depuis l'ouverture, à la fois par des particuliers comme des professionnels.

Quitter un grand groupe pour devenir indépendant

Martin Lemaire a créé avant la crise, en 2018, mais a dû adapter l'activité de son épicerie vrac du centre-ville de Saint-Omer. «On propose près de 1 500 références en produits bio et locaux : fruits et légumes, crémerie, produits secs, droguerie, hygiène...», énumère cet ancien salarié de Decathlon. «Avec le Covid, on a vu arriver une nouvelle clientèle de quartier et la boutique a très bien fonctionné durant la première phase de confinement. C'était plus compliqué après. Mais Jars&Co ('jars' en anglais signifie 'bocal') répond à des besoins que les consommateurs avaient un peu oublié : les produits bruts.» Le fondateur envisage d'ouvrir un autre magasin dans le Pas-de-Calais dans les années à venir.

Autre chef d'entreprise mis en avant dans l'ouvrage, Vincent Lengagne, l'entrepreneur 100% vélo qui a créé en 2016 La Vitrocyclette. Son cœur d'activité ? Le lavage de vitres pour particuliers et professionnels avec des vélos-cargos. L'ancien responsable commercial chez Michelin a quitté un confort de vie pour se lancer dans l'entrepreneuriat et ne regrette rien. Il fait partie du collectif Les Boîtes à vélo, installé dans le tiers-lieu Au fil de soi dans le Vieux-Lille. «Aujourd'hui j'ai une équipe de quatre laveurs de vitres et j'espère en recruter deux en 2022. Je voudrais aussi proposer d'autres prestations comme du bricolage ou du jardinage.»

Et l'on pourrait aussi citer Bénédicte Boutillier des "Trouvailles de Béné" à Lambersart, Marine Franc et Mélodie Illes du restaurant "Sauge", ou encore Myrtille Maerten des "Mûres ont des abeilles", etc. Autant de témoignages empreints de réel à lire et à écouter pour que les expériences de ces entrepreneurs deviennent des parcours inspirants pour celles et ceux avides de se lancer de nouveaux défis.