Production locale

La Paysanne du Coin, un projet maraîcher sain et durable à Vironchaux

Depuis avril dernier, Laura Duhamel, maraîchère de 24 ans, a lancé son propre projet baptisé La Paysanne du Coin à Vironchaux dans la Somme. Sous une serre de 800 m2, elle cultive tomates et concombres à destination des particuliers et des restaurateurs.

Laura Duhamel, créatrice de La Paysanne du Coin. @Aletheia Press/ DLP
Laura Duhamel, créatrice de La Paysanne du Coin. @Aletheia Press/ DLP

« Je ne pensais pas y arriver et avoir de tels retours », sourit Laura Duhamel, maraîchère installée à Vironchaux depuis le printemps dernier. « J’ai toujours voulu faire ce métier, travailler au contact de la nature. Toute petite, je regardais mon grand-père faire son jardin et je trouvais ça fascinant », ajoute-t-elle.

Après ses études, la jeune femme effectue un stage puis signe un CDI chez un maraîcher de la Somme. Pendant six ans, elle acquiert de l’expérience et mûrit en parallèle son projet d’installation. « J’ai mis trois ans à concrétiser cette envie d’indépendance. Mes parents ne sont pas agriculteurs et il est encore difficile pour une femme, jeune, de trouver des interlocuteurs qui la prennent au sérieux », souligne-t-elle.

La Ferme de la Chapelle à Vironchaux lui propose finalement une serre en friche de 800 m2 en location. Dans son tout nouveau royaume, elle applique à la lettre des principes d’une simplicité déconcertante : semer, planter, récolter, nourrir. 

« En réalité, cela demande beaucoup de travail et il faut composer avec la météo, les imprévus… J’ai décidé de tout maîtriser de A à Z pour avoir des produits de qualité, c’est beaucoup de stress », pointe-t-elle. Adepte d’une culture "saine", elle mise par exemple sur des œillets d’Inde et une ruche de bourdons pour se prémunir des maladies comme le mildiou.

900 pieds de tomates

Pour sécuriser son projet professionnel, Laura Duhamel a fait le choix de travailler six mois chez un maraîcher et six mois pour sa propre entreprise La Paysanne du Coin. Une organisation qui lui permet de bénéficier d’un revenu fixe tout en se concentrant sur sa serre.

Pour sa première saison, la jeune femme a décidé de planter 900 pieds de tomates et 200 de concombres. « C’est un vrai bonheur lorsque mes clients me disent que mes tomates sont bonnes et qu’elles ont du goût », raconte la maraîchère. Après un hiver blanc, Laura Duhamel envisage d’ajouter à ses tomates des courgettes, des haricots verts, des poivrons et quelques concombres. De quoi composer un panier "ratatouille" plein de couleurs et de saveurs.

La maraîchère cultive, sous serre, tomates et concombres. @Aletheia Press/ DLP

L’intérêt du bouche à oreille

« Au départ, forcément, ça touche le premier cercle de la famille et des amis, la difficulté, c’est de se constituer une clientèle au-delà. Le bouche à oreille a beaucoup compté », observe Laura Duhamel qui, en plus des particuliers, a démarché des professionnels comme le camping de Vironchaux et quelques restaurateurs. 

« Je suis allée les voir directement pour leur proposer mes produits, en expliquant ma démarche et ma façon de travailler. Et ils ont dit oui », sourit fièrement la jeune femme qui anime une page Facebook et multiplie les initiatives.

« Je fais aussi des paniers To good to go qui fonctionnent bien et des livraisons dans un rayon de 20 à 30 km autour de Vironchaux », détaille la maraîchère qui mise principalement sur la vente directe et n’envisage pas pour l’instant de faire les marchés.