La Nuit du Chat, une microbrasserie engagée à Fescamps

Le métier de brasseur est un métier-passion. Et ce n’est pas Anne-Sophie Sajot qui dira le contraire. Ce milieu, elle l’a bien fréquenté à travers diverses expériences dans le domaine de la restauration et de la brasserie. « Très vite, j’ai voulu développer des recettes. Je me suis formée auprès d’autres brasseurs et à travers le lycée biotech de Douai », raconte cette passionnée.

Après un long travail de documentation et des rencontres, elle franchit le cap en lançant sa microbrasserie La Nuit du Chat. La véranda de son domicile devient alors un véritable laboratoire d’expérimentation. « Je commence toujours avec un petit brassin de 20 litres pour ma phase de test. Mon entourage goûte ensuite mes recettes. Je lui demande d’être le plus objectif possible », assure la brasseuse.

Des bières artisanales

Blonde cuivrée, Neipa, bière fumée… Il y en a pour tous les goûts. À cela s’ajoutent les recettes de saison. « Je travaille avec les fruits du moment. Pour l’automne, je prévois de sortir une bière rouge sur des notes de mûres », envisage Anne-Sophie Sajot. Ce sont des bières dont les arômes se développent durant la fermentation dans la cuve, mais aussi dans la bouteille. Et la clientèle est au rendez-vous. « Ce sont des bières accessibles à tous qui vont de 5 à 7°. Les clients reviennent souvent le week-end pour en reprendre et la faire goûter autour d’eux. »

Depuis son lancement, l’accent est mis sur le local. Céréales, levures… Toutes les matières premières proviennent d’une zone de moins de 100 kilomètres autour de Fescamps. « Par exemple, j’ai du houblon qui se trouve du côté d’Ailly-sur-Somme. J’aimerais acheter du terrain pour développer mon orge brassicole pour avoir une production à l’échelle locale », explique la brasseuse.

Une politique zéro déchet

Cette dernière est aussi particulièrement sensible à la question du remploi et du zéro déchet. Ici, le matériel de brassage est de seconde de main et il est parfois réemployé avec ingéniosité. C’est le cas d’un vélo qui est devenu une machine pour concasser les grains d’orge. « Avant, je le faisais à la main, mais c’est long et fatigant. J’ai trouvé cette idée sur Internet », se souvient Anne-Sophie Sajot.

Les bouteilles, uniquement disponibles à la brasserie, sont consignées. « Les gens se prêtent au jeu. On réutilise des bouteilles en verre de 75 cl à capsule mécanique », ajoute-t-elle. Les résidus de brassage sont recyclés dans un composteur, utilisés dans la pâtisserie ou pour nourrir les animaux de la brasseuse. La Nuit du Chat vend également des sachets de 125 grammes de drèche.

Une mentalité qui en séduit plus d’un. Lancé en mai dernier, Anne­-Sophie Sajot a de nombreux projets pour le futur. La brasserie va s’agrandir dans la grange de la propriétaire et ainsi permettra un meilleur accueil des clients. « On va aussi transformer notre cave en espace où les bières pourront être facilement conservées. Les arômes pourront davantage s’accroître », conclut l’entrepreneuse. La bière n’a pas fini de couler dans cette microbrasserie. 

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