La fromagerie des frères Bernard fête ses trente ans

Voilà trente ans que la Fromagerie Sainte Godeleine a ouvert ses portes. Trente ans au cours desquels les gérants n'ont pas trahi leur ADN...

"En 30 ans, la fromagerie Ste Godeleine est passée de 500 à 1500 litres transformés" © Aletheia Press / MR
"En 30 ans, la fromagerie Ste Godeleine est passée de 500 à 1500 litres transformés" © Aletheia Press / MR

 

Joachim Bernard ne cache pas sa joie. Le cogérant de la fromagerie située à Wierre-Effroy met en avant l’investissement qu’une société de ce type représente, ainsi que la qualité du personnel : ici, tout est fait de la façon la plus artisanale possible, ce qui mobilise 37 collaborateurs. «On est attaché à notre manière de travailler, explique Joachim Bernard, qui est entré à la fromagerie en 1995, cinq ans après sa création. Cela garantit la qualité de notre produit. La technologie n’a pas évolué en trente ans. On a un peu amélioré la technique pour soulager le port de charge. En tonnage, 500 et 15 000 litres, ce n’est pas la même chose pour les salariés. Le travail du lait, lui, n’a pas changé.» 

Une façon de travailler qui plaît aux clients, ainsi qu’aux fournisseurs : il y a quelques années, lors de la crise des producteurs de lait, la fromagerie a continué à payer son lait au prix plancher honorable de 340 euros les 1 000 litres, alors que le lait se vendait aux alentours de 260 euros… Aujourd’hui, deux ateliers travaillent dix à douze références, pour sortir 400 tonnes de fromage par an, transforment 4 000 000 litres de lait annuellement. Chaque jour, ce sont entre 6 000 et 7 000 fromages qui sont produits. Un fromage moulé à la louche et brossé à la main.

Une activité maîtrisée pendant le confinement

Pendant le confinement, l’activité était plus complexe à mettre en œuvre : «On avait du stock et les ventes n’étaient pas forcément au rendez-vous. Les Anglais et les Belges n’étaient pas là, alors qu’en temps normal ils sont dès le mois d’avril sur la Côte d’Opale. Mais nous avons réussi à conserver nos stocks. Nous avons bichonné nos fromages et refroidi nos caves.» Par ailleurs, le confinement a permis aux cogérants de dégager du temps afin de développer le site internet pour proposer une vente à distance, le site web n’était jusque-là qu’une vitrine pour les frères Bernard.

Se développer tout en continuant à travailler de la même façon

La façon de travailler reste la même, mais la fromagerie se développe et se diversifie. «En janvier, nous nous sommes diversifiés dans le lait de brebis, qu’on collecte tous les deux jours. Nous avons deux ateliers, dont un où il y a de la place pour s’y diversifier, c’est un atelier de lait cru. On a un autre projet d’agrandissement sur place.» D’autre part, ces derniers temps, les modalités de vente ont évolué : acheter du fromage sur place, c’est possible depuis un an et demi. Les clients peuvent y trouver non seulement le fromage en voyant la fromagerie au travail, mais ils peuvent aussi y acheter de la confiture, du miel, du vin, de la charcuterie, de la bière… Bref, «tout ce qui a un rapport avec la consommation du fromage».