Biodiversité

Bayonvillers : la Ferme Plaine de vie mise sur l’agroforesterie

Depuis 2007, l’exploitation implantée à Bayonvillers a replanté dix kilomètres de haies autour de ses parcelles. Une technique qui vise à favoriser la biodiversité, améliorer les conditions d’élevage et de culture, mais qui s’avère être aussi un axe de diversification.

La ferme Plaine de vie mise sur l’agroforesterie.@Aletheia Press/ DLP
La ferme Plaine de vie mise sur l’agroforesterie.@Aletheia Press/ DLP

« C’est mon père qui a décidé de convertir la ferme en bio en 2007. C’est aussi lui, qui le premier s’est intéressé à l’agroforesterie », raconte Sylvain Deraeve, qui après sa sœur Inès en 2010, s’est installé au sein de l’exploitation familiale de 42 hectares en 2015. « Ce n’était pas nécessairement une évidence, nous avons mené des projets professionnels différents avant de revenir, mais finalement, tout ça est très logique », sourit-il.

Aujourd’hui, la ferme Plaine de vie s’articule entre la culture de blé, de lentillon, sarrasin, seigle, lentille, orge… l’élevage d’un troupeau d’une trentaine de moutons, mais aussi la vente de pain au levain, de farines ou de pâtes.

Recréer un bocage

« Mon père a souhaité recréer un véritable bocage pour favoriser la biodiversité. Ces haies sont bénéfiques pour les animaux, été comme hiver, mais aussi pour les cultures », explique l’agriculteur qui est régulièrement sollicité par d’autres exploitants, intrigués par le retour à cet aménagement ancestral. « On voit de plus en plus d’éleveurs de volailles planter des haies, c’est un vrai levier pour le bien-être animal et ça répond à une attente des acheteurs », ajoute-t-il. 

Accompagnée par les Pépinières Crété, installées à Lafresguimont-Saint-Martin, la Ferme Plaine de vie accueille aujourd’hui une cinquantaine de variétés, principalement des essences locales qui s’adaptent parfaitement à l’environnement.

« Nous avons un sol profond au pH neutre, nous sommes ici sur des haies rurales. Là, sur ces haies plantées en 2012, nous avons introduit des arbres d’avenir, de plus grande valeur qui pourront, un jour, être utilisés pour la menuiserie », montre Sylvain Deraeve qui travaille avec le Centre national de la propriété forestière (CRPF) des Hauts-de-France. L’agroforesterie permet également à l’agriculteur de valoriser son bois, qui vient en partie alimenter le four à pain de la ferme, mais est aussi revendu sous forme de plaquettes forestières.

Miser sur la diversification

Inès Deraeve assure deux fournées par semaine. @Aletheia Press/ DLP


Une source de revenu supplémentaire qui vient s’ajouter aux nombreuses activités de l’exploitation. Si 50% du produit des cultures est destiné à une coopérative, la seconde moitié trouve plusieurs axes de valorisation. « La diversification et la valorisation de nos ressources sont absolument indispensables, surtout sur une petite exploitation comme celle-ci où nous sommes deux », poursuit Sylvain Deraeve.

De son côté, Inès Deraeve assure notamment la fabrication du pain, vendu à la ferme et sur les marchés de Dury et Corbie. « Nous avons vu arriver des nouveaux consommateurs, surtout lors du premier confinement. Les gens avaient le temps et se sont vraiment interrogés sur leur alimentation. Toute la question est de savoir si ce changement sera pérenne ou non », note-t-elle.