Agriculture biologique

La Ferme de Brie dans l’Aisne a accueilli l’édition 2021 du salon Terr’eau bio

Après l’Oise en 2017, l’Aisne a accueilli le salon Terr’eau bio destiné aux professionnels de la filière bio en Hauts-de-France. Ce rendez-vous majeur a permis aux acteurs du système agricole et alimentaire d’aborder les questions liées au développement de l’agriculture biologique mais aussi d’exprimer leurs attentes.

Les visiteurs ont pu découvrir deux hectares de démonstration, 150  vitrines végétales,  ainsi  qu’un  village rassemblant 85 exposants.
Les visiteurs ont pu découvrir deux hectares de démonstration, 150 vitrines végétales, ainsi qu’un village rassemblant 85 exposants.

Plus d’une centaine de partenaires était engagée dans l’organisation de la deuxième édition du salon professionnel Terr’eau bio porté par l’association Bio en Hauts-de-France et qui a vu, les 30 juin et 1er juillet derniers, 85 exposants de la région faire route vers la commune de Brie, dans l’Aisne, où Emmanuel Woronoff, propriétaire de la ferme du village, les y a accueillis. Au sein des trois pôles identifiés pour cette édition 2021, "L’homme et son territoire", "L’animal", "La plante", établis sur un village de dix hectares, les échanges ont été riches et fertiles.

Développer les filières

Le président de l’association organisatrice Bio en Hauts-de-France, Christophe Caroux a salué en ouverture du salon « ce rendez-vous qui permet de développer la dynamique bio et qui touche une diversité d’acteurs »

Ce dernier a profité de l’occasion pour communiquer quelques données concernant l’agriculture biologique en région Hauts-de-France : « 1 330 fermes aujourd'hui soit 13% de plus qu’en 2019, et des surfaces multipliées par deux depuis cinq ans, soit 50 000 hectares. » Cet événement s’inscrit dans le cadre du plan Bio régional et Christophe Caroux a saisi l’opportunité de rappeler les enjeux de cette action concertée au niveau régional : « Poursuivre l’aide à la conversion et au maintien, soutenir les producteurs en bio, augmenter les aides en faveur de l’investissement et convaincre de nouveaux consommateurs. »

« La famille bio s’étoffe »

Concernant la consommation en particulier, Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, a livré les premiers résultats d’une enquête réalisée en 2020 : « Nous avons procédé en mars 2020 à une enquête, nous avons interrogé les consommateurs sur leur lien avec le bio. La famille bio s’étoffe. Nous avons constaté une augmentation de 15%, des nouveaux venus parmi lesquels les jeunes, pour qui manger bio contribue à leur petite échelle à préserver l’environnement, on constate également l'arrivée des employés/ ouvriers. Au total, neuf Français sur dix reconnaissent consommer bio une fois de temps à temps. » 

Et cette dernière d’enchaîner sur les objectifs de ceux journées de rencontres destinées aux acteurs de l’agriculture en Hauts-de-France intéressés par le bio : « C’est ici et aujourd’hui que tout se joue. Le vent a été favorable en 2020 et l’est encore en 2021. La région Hauts-de-France a rattrapé son retard avec une surreprésentation des conversions en bio nettement supérieure à la moyenne nationale  : de janvier à juin 2021, nous avons enregistré pile le même nombre de reconversions que sur l’année 2020. Nous pouvons nous réjouir de ce rattrapage. Nous devons être un pays équilibré, qui marche sur deux jambes : la consommation et la production agricole. Le but n’est pas d’importer, pas non plus de produire bio pour exporter, sans en manger. » 

Le Village des possibles, installé dans le pôle "L’homme et son territoire".


Le partage des connaissances et les échanges ont nourri ces deux jours consacrés à l'agriculture bio en région Hauts-de-France.


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Emmanuel Woronoff : « Un agriculteur qui s’installe en bio va modifier le paysage de la commune »

« Pays, paysans, paysage », c’est par ces mots qu’Emmanuel Woronoff, propriétaire de la ferme de Brie, aime à présenter sa vision de l’agriculture bio. Installé dans ce village axonais d’une cinquantaine d’habitants avec son épouse depuis 1982, l’ancien avocat de profession cultive 285 hectares en bio : de l’avoine, du blé, de l’orge, des féveroles et de la pomme de terre. 

La ferme compte encore aujourd’hui une centaine de bovins. Le propriétaire du site le présente comme « un exemple de paysage biodiversifié », un paysage qui « s’est fait tout seul, naturellement, nous avons laissé faire et en même temps, on le cultive, on le taille, on le façonne ». Le propriétaire de la Ferme de Brie a insisté lors de la remise du label Territoire bio engagé aux communes de Fourdrain et de Brie le jeudi 1er juillet (voir encadré) sur l’intérêt que les communes devraient porter à l’agriculture biologique : « Un agriculteur qui s’installe en bio va modifier le paysage de la commune. »

Emmanuel Woronoff, propriétaire avec son épouse depuis 1982 de la Ferme de Brie.



Les communes de Brie et Fourdrain obtiennent le label Territoire bio engagé 

Durant ce salon 2021, le label Territoire bio engagé, réservé aux collectivités territoriales présentant une surface agricole cultivée en bio d’au moins 6%, a été décerné à la commune de Brie et à sa voisine, Fourdrain, sur laquelle Emmanuel Woronoff y cultive 7% de la surface agricole en bio. 

Le maire, Alexandre Marron, a expliqué lors de la remise officielle du label,  la démarche entreprise par l’équipe municipale : « Une nouvelle équipe municipale a été élue en 2020, nous sommes assez novices dans ce domaine car nous ne sommes pas issus du monde agricole. Nous avons créé une commission Environnement et écologie qui a engagé une démarche pour accentuer nos actions en matière de développement durable, à notre petite échelle. Ce label s’inscrit dans cette synergie. Il va nous donner un cap et des objectifs. » Sofiane Zaïdi, conseiller municipal en charge de la commission, a complété les propos du maire : « Nous avons vu ce label comme étant une opportunité pour faire de l’éducatif, du pédagogique et de sensibiliser les jeunes à la préservation. » 

Les pistes de travail ainsi ouvertes sont l’éducation à l’alimentation en lien avec la cantine scolaire et le choix d’une production bio et locale pour le repas des anciens. Pour Stéphane Brichet, président de l’association A Pro Bio qui délivre ce label, « c’est un cercle vertueux qui se met en route » en faveur d’une alimentation durable. « De belles initiatives » comme celle de la commune de Fourdrain repose sur un « dialogue territorial » entre collectivités et producteurs, il s’agit « d’une démarche partenariale qui s’appuie sur des élus moteurs ».

Pour les élus de Fourdrain, l’obtention de ce label participe de la démarche engagée pour accentuer le développement durable au sein de la commune.