La décoration de volets : vers un nouveau marché ?

Stéphane Domzalski est ce qu’on pourrait appeler un habitué de la création d’entreprise. Passionné d’innovation et de décoration, il vient de se lancer un nouveau défi : un site de personnalisation de volets.

Ambiance zen, voyage, photos de vacances… la personnalisation de volets se décline à l’infini.
Ambiance zen, voyage, photos de vacances… la personnalisation de volets se décline à l’infini.
D.R.

Ambiance zen, voyage, photos de vacances… : la personnalisation de volets se décline à l’infini.

Il fallait y penser. Faire des volets fermés un support de décoration intérieure. «J’habitais à Wambrechies, face au port de plaisance. J’avais une superbe vue mais une fois que je fermais mes volets, je ne voyais plus rien !» explique Stéphane Domzalski. Regrettant la seule perspective des volets tout blancs et la disparition des paysages, il imagine un système innovant et personnalisable, un projet qu’il a mûri pendant de longues années. Car la création, ses risques et ses erreurs, il les connaît. A 32 ans, il lance Lumidomi, une gamme de vases lumineux, récompensée au Grand Prix international de la décoration et de l’art de vivre en 2003. Véritable succès − aussi bien médiatique que commercial −, il s’en écoule plus de 12 000 produits. Les vases étaient fabriqués dans le Nord-Pas-de-Calais mais, pour des questions évidentes de coût, direction la Chine et là les banques décident de ne plus suivre le projet. «Et mon associé m’a absorbé… J’ai donc fermé l’entreprise en 2007 à contrecœur car elle fonctionnait bien», se souvient-il. Loin de se laisser abattre et toujours avec des idées en tête, il crée et fait breveter Desilight, une gamme de boules lumineuses sans fil pour laquelle il obtient aussi une médaille de bronze au salon Maison&Objets de Paris. Carton plein dans les hypermarchés de la région et dans les boutiques spécialisées. «Je suis même inscrit dans le ‘Livre mondial des inventions’ depuis 2008 », s’enthousiasme-t-il. Mais le manque de capitaux et la frilosité des banques le poussent une nouvelle fois à stopper la production. Il prend alors un autre tournant de sa vie et endosse la casquette d’enseignant pendant une année : «J’avais besoin d’en parler, ça a été une thérapie pour moi.» Il reprend du poil de la bête et occupe ensuite un poste de directeur des ventes dans un groupe industriel pendant cinq ans. «Mais j’avais redéfini un autre projet. J’ai réalisé une étude de marché entre 2009 et 2012. J’ai contacté Clubtex qui m’a conseillé de me tourner vers Innotex.» Un an de R & D et un passage devant un jury plus tard, il lance Jedécoremonvolet.com, hébergé chez Innotex pendant neuf mois.

Un site didactique. Le tissu développé par Stéphane Domzalski, en collaboration avec l’entreprise Mayafil à Tourcoing, est tout sauf ordinaire : un tricotage spécifique, adapté à la déformation du volet roulant sur la longueur, avec un procédé d’impression de haute technologie. «Il s’accroche sur une bande auto-agrippante qui répond à des problématiques d’humidité ou de froid. Il améliore l’isolation thermique. Ce n’est pas un banal bout de tissu, le fil enrobé que nous utilisons a les mêmes propriétés de résistance que les sièges de voiture.» Concrètement, le client prend les dimensions de ses volets, il a accès à une banque d’images sur le site ou bien il peut choisir une photo personnelle. Le site lance ensuite la production et, 15 jours plus tard, le produit est livré, pour une somme affichée à partir de 90 € le mètre carré. Impression, façonnage, couture, tout est réalisé dans la région. Parce qu’il veut faire de ses erreurs passées des forces, Stéphane Domzalski s’est entouré d’Innotex et vient d’embaucher une étudiante spécialisée en commerce digital pour animer le site internet. Il vient tout juste d’emménager dans la Ruche de Tourcoing. «J’ai les pieds sur terre, je suis persuadé que le marché existe. La fabrication en région est très importante pour moi car je suis aussi entré dans une démarche écologique et environnementale. Ce n’est pas un produit bon pour la fabrication en Chine. Sur cette création, je ne veux pas être seul. Mes premières créations ont été formatrices, j’ai grandi avec elles.» Quand on sait que les créateurs entourés ont un taux de pérennité de leur entreprise plus élevé que les autres, on peut espérer que Stéphane Domzalski a fait les bons choix pour tenir les rênes de cette troisième création.