Ces entreprises qui ouvrent leurs portes au public

La Confiserie du Pré Catelan préserve son savoir-faire ancestral

Difficile de savoir que derrière cette façade ordinaire se cache l'antre des nougats des fêtes foraines si traditionnelles aux Hauts-de-France. A La Confiserie du Pré Catelan à La Madeleine, on fabrique du nougat depuis presque 100 ans. L'entreprise artisanale ouvre ses portes depuis 2015, avec la volonté de mieux faire connaître ses savoir-faire.

La Confiserie du Pré Catelan utilise des amandes naturelles pour la fabrication de son nougat.
La Confiserie du Pré Catelan utilise des amandes naturelles pour la fabrication de son nougat.

Il flotte une douce odeur de nougat quand on arrive à proximité de la rue du Pré-Catelan à La Madeleine. Il faut dire que depuis 1925, l'entreprise fabrique des nougats à raison de 400 kilos par jour. Son fondateur, Eugène Poudanson, ouvre sa première confiserie à La Madeleine en 1925, à une époque où chaque village avait sa fête foraine... et donc ses nougats.

«On connaît bien le nougat de Montélimar mais moins celui des Flandres. La différence entre les deux, c'est que dans le Sud, les fabricants utilisent des pistaches, du miel et des amandes torréfiées alors que nous utilisons plutôt des amandes naturelles», explique Stéphanie Chauvin, responsable du site. Rachetée en 2011 par Vincent et Sylvie Duprez, elle s'est refait une beauté en 2014 avec la réhabilitation de l'atelier et des bureaux.

Le couple Duprez est loin d'être un novice dans le monde de la confiserie. Dirigeants de l'entreprise Comptoir des Flandres (Lambersart) et fabricants des célèbres Bêtises de Cambrai, ils sont à la tête de sociétés emblématiques du Nord : les biscuiteries Eugène Blond, La Dunkerquoise, Afchain, mais aussi, en dehors des Hauts-de-France, la biscuiterie Isidore Penven à Pont-Aven, une entreprise grossiste, Maison Chuque et une fabrique en Belgique.

Des ingrédients régionaux

Dès 2015, La Confiserie du Pré Catelan ouvre ses portes au public, chapeautée par l'association Entreprise et Découverte qui se charge de mettre en valeur le tourisme industriel et de savoir-faire partout en France. «Nos produits sont très connus des consommateurs mais notre nom, beaucoup moins !» concède Stéphanie Chauvin.

Sirop de glucose, sucre, blancs d'œuf et amandes naturelles : des ingrédients simples pour la fabrication du nougat.

A fin 2019, la Confiserie recevait 4 000 visiteurs par an, une affluence freinée depuis par l'épidémie de Covid. Les visites reprendront en septembre, à raison de groupes de 12 personnes (du lundi au jeudi, réservations auprès de la Confiserie par téléphone ou sur https://lamaisondunougat.com/). Belges, anglais, australiens... des particuliers comme des centres de loisirs ou des EPHAD, Stéphanie Chauvin reçoit tous types de publics, avec une visite ludique et interactive dans laquelle l'ensemble des salariés est impliquée.

L'immersion d'une 1 heure 15 permet de «voir, de goûter, de sentir» et de découvrir les coulisses de la fabrication du nougat, orchestrée par le maître nougatier Kader. Tous les ingrédients proviennent des Hauts-de-France, sauf les amandes. Au total, 15 parfums : du nougat tendre à l'extra dur, en passant par le nougat aromatisé. Les produits sont vendus dans la boutique de la confiserie mais aussi sur le site du Comptoir des Flandres.

En recrutement

Si la Confiserie produit chaque jour 400 kilos de nougat, elle le doit à une toute petite équipe de... trois salariés. «Les forains ont arrêté de travailler pendant 16 mois. Nous avons donc dû fermer faute de commandes. Quand les forains ont pu rouvrir, ils n'avaient plus aucun stock. On se focalise donc entièrement sur la production pour pouvoir continuer notre distribution, essentiellement régionale. Avec le printemps, la période estivale est pour nous un pic de production. Nous recrutons deux ouvriers de fabrication pour faire face aux commandes», poursuit la responsable.

Les Hauts-de-France ne comptent que trois fabricants de nougats – Nougat des Lys à Steenwerck, La Nougaterie à Lille et La Confiserie du Pré Catelan –, un marché de niche donc, sur lequel savoir-faire rime avec gourmandise et tradition.