La chicorée : la boisson historique se met au bio avec Leroux

Après deux années compliquées en 2018 et 2019, Leroux redresse la barre avec une activité en hausse en 2020 et le lancement, en juin dernier, de la chicorée en grains bio qui vient renforcer l'offre bio actuelle.

L'usine d'Orchies s'étend sur 32 000 m2.
L'usine d'Orchies s'étend sur 32 000 m2.

Sur 32 000 m2, le site d'Orchies compte 115 salariés, auxquels s'ajoutent une cinquantaine d'intérimaires en période de campagne. Et cette année, le site tourne à plein régime puisque la campagne a été plus volumineuse. «L'industrie agroalimentaire a eu la chance de poursuivre ses activités sans restrictions. L'année 2021 est celle du retour à une performance de l'entreprise», se réjouit Olivier Hermand, président de Leroux depuis 2006.

Il faut dire que les années 2018 et 2019 ont été difficiles pour l'entreprise régionale avec un bilan qui a creusé les caisses de l'entreprise. «La conjoncture était mauvaise, nous avons changé de logisticien, modifié le conditionnement, mais aussi lancé une gamme qui n'a pas eu l'effet escompté», explique le président.

Leroux produit entre 60 et 80 000 tonnes de chicorée par an.

Mais ces années semblent derrière l'entreprise puisque les recrutements ont repris et les demandes ont augmenté de 20% en volumétrie sur les années 2019 et 2020. Parmi les explications, des consommateurs plus présents chez eux à cause des confinements et donc une consommation plus importante.

"Nous aspirons à une croissance de 20% sur le segment bio en 2021"

Avec 18% de parts de marché sur le marché de la chicorée, Leroux affiche un chiffre d'affaires de 30 M€ – 10 M€ auprès de la grande distribution, 20 M€ en B to B auprès de grands comptes ou des industriels. Et 42% sont réalisés à l'export à travers deux filiales en Belgique et en Espagne ; le savoir-faire régional s'exporte dans plus de 50 pays à travers le monde. Avec, culturellement, un ancrage important au Bénin.

Il faut dire que pour l'entreprise née en 1858, l'export, c'est une évidence depuis des décennies : Leroux est présent à l'international depuis 1880 avec l'Argentine et l'Espagne. Parmi les zones que Leroux souhaite conquérir : l'Afrique de l'Ouest, les Etats-Unis, l'Asie...

La chicorée sous toutes ses formes

En moyenne, chaque année, entre 60 et 80 000 tonnes sont produites sous plusieurs formes : en grains, en concentré liquide, en soluble ou encore en farine. Et Leroux compte bien miser sur les nouvelles tendances de consommation car le produit est 100% d'origine naturelle, 100% d'origine végétale et sans additif, cultivé, torréfié et conditionné à moins de 100 km autour de l'usine d'Orchies.

Olivier Hermand, président de Leroux, mise sur une structuration de l'entreprise pour maintenir la croissance.

Issu de la racine de chicorée – 80% des planteurs avec lesquels travaille Leroux sont en Flandre maritime –, obtenu à partir de cossettes torréfiées par un maître-torréfacteur, refroidies puis finement concassées, le grain séduit des consommateurs, plus jeunes et urbains, à la recherche de produits bio et sains, aux notes plus caramélisées et riches en fibres.

«Nous avons lancé les produits bio en 2019. Aujourd'hui nous en proposons quatre : la chicorée soluble nature, la chicorée soluble café, la chicorée soluble céréales et, depuis quelques mois, la chicorée en grains qui se consomme en infusion et dont l'usage n'est pas toujours connu. La tendance est forte au niveau des consommateurs», poursuit Olivier Hermand. Ce segment bio a d'ailleurs permis un gain de 10% de chiffre d'affaires sur la partie GMS.

D'importantes ambitions

Olivier Hermand souhaite inverser les tendances : «Nous aspirons à une croissance de 20% sur le segment bio en 2021, puis 25% en 2022. C'est indispensable pour les valeurs que porte Leroux et c'est une suite logique à un business modèle historique.» Alors, certes, le taux de pénétration de la chicorée est plus faible que celui du café, mais près de 38% de consommateurs en utilisent.

Avec son développement sur le bio, Leroux veut consolider son chiffre d'affaires – en croissance de 10% entre 2020 et 2021. «On souhaite performer en GMS pour exprimer notre marque, faire le trait d'union entre toutes les générations de consommateurs, poursuivre la dynamique autour du bio et développer notre activité petfood, sur laquelle nous avons été présent dans les années 2000 mais que nous avions un peu mise de côté», poursuit le président. Autant d'ambitions qui font de l'entreprise centenaire un acteur industriel emblématique du territoire.