Apprentissage : la carte jeunes, oui mais...

L’apprentissage et l’alternance s’affichent, depuis toujours, comme un des leviers à actionner histoire de faire perdurer les savoir-faire et les compétences en entreprise. Les dispositifs mis en place par l’État, avec en première ligne «1 jeune, 1 solution» dans le cadre du programme France Relance, pourraient réellement se révéler comme des leviers d’insertion pour les jeunes les moins qualifiés. Et une réponse en matière de compétences pour les entreprises.

L’apprentissage et l’alternance s’affichent comme une des solutions pour anticiper le besoin en compétences. Reste que ces dispositifs ne bénéficient pas forcément à celles et ceux qui en ont réellement besoin.
L’apprentissage et l’alternance s’affichent comme une des solutions pour anticiper le besoin en compétences. Reste que ces dispositifs ne bénéficient pas forcément à celles et ceux qui en ont réellement besoin.

Boom des contrats d’alternance et d’apprentissage un peu partout dans l’Hexagone et notamment en Lorraine ! Une reconnaissance pour ces voies, il y a encore quelques temps décriées et quasiment considérées comme des sous-formations, et surtout un moyen indéniable en matière de gestion des compétences pour les entreprises. Avec la pandémie et la crise économique et sociale qui en a découlé, ces processus de formation, au plus près du terrain et des besoins des entreprises, sont rapidement apparus comme un levier à actionner pour les entreprises en manque cruel de collaborateurs. Reste que d’après le dernier rapport de la Cour des comptes de décembre dernier, il ressort que «si le recours à l’apprentissage augmente, ce sont essentiellement les plus qualifiés qui bénéficient de cette progression.» C’est ce que met en avant Pierre Lobry, le président de la Fédération française des Geiq (Groupement d’employeur pour l’insertion et la qualification) dans une prise de position en début d’année.


Points de connexion

«Malgré l’ensemble des dispositifs mis en œuvre, les jeunes les plus vulnérables restent sur le bord du chemin. Pourtant de nombreux secteurs sont aujourd’hui en tension et peinent à trouver du personnel, même quand les entreprises sont prêtes à former et à qualifier leurs futurs salariés. C’est les cas des Geiq, qui regroupent un réseau de plus de 7 000 entreprises engagées rencontrant des difficultés de recrutement», explique Pierre Lobry. «Les Geiq accompagnent leurs entreprises à recruter autrement, en formant et en qualifiant leurs futurs salariés grâce à l’alternance. Tout au long du parcours, le Geiq accompagne les salariés qu’il recrute (dont 50 % sont des moins de 26 ans) afin de lever les freins périphériques à l’emploi, s’assurer de l’acquisition des compétences et de leur intégration professionnelle. Le Geiq aide également l’entreprise à accueillir et manager des salariés souvent en manque de repères professionnels.» Pour bon nombre d’organismes et de groupements professionnels, les contrats en alternance, d’apprentissage et de professionnalisation s’affichent comme le meilleur support pour l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi, jeunes et adultes. «Aujourd’hui, il est essentiel de créer des points de connexion entre ces jeunes qui ont besoin d’être accompagnés vers et dans l’emploi et les entreprises qui recrutent. Pour tous ceux, jeunes et adultes, qui ont besoin d’apprendre ou de réapprendre un métier et d’obtenir une qualification, l’alternance, que ce soit en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, est la réponse qui doit être recherchée en priorité.» Reste à tout mettre en œuvre réellement pour que les dispositifs d’insertion, de mobilisation et d’orientation accompagnent également la sortie de l’alternance. En pérennisant réellement les emplois ? D’après la Cour des Comptes, le taux d’emploi un mois après la sortie de la Garantie Jeunes (dispositif permettant d’accompagner les jeunes entre 16 et 25 ans en situation de grande précarité vers l’emploi et la formation, qui va devenir en mars 2022 le contrat d’engagement), est en baisse d’année en année, «de 2015 à 2019, il est passé de 28,7 % en 2015 à 23,9 % en 2019, alors que la situation de l’emploi s’est améliorée dans l’intervalle et que le profil des bénéficiaires n’a pas changé.» Une donne qui se doit de rapidement changer...



«1 jeune, 1 solution» : bon bilan en Meurthe-et-Moselle

Nom de code : «1 jeune, 1 solution» ! Action phare de l’État dans le cadre du programme France Relance pour permettre l’insertion des jeunes sur le marché du travail mais également une réponse aux difficultés de recrutement. En Meurthe-et-Moselle, à la mi-septembre 2021 (soit un an après le lancement de France Relance), 4 600 primes à l’embauche des jeunes avaient été financées par l’État, près de 6 500 contrats d’apprentissage et de professionnalisation ont bénéficiés de l’aide de France Relance, 1 100 contrats initiatives emploi (CIE, secteur marchand) et parcours emploi compétences (PEC, secteur non marchand) ont été signés.