L'Imed s'implante à Lille et forme des V.I.E pour les PME régionales

Difficile parfois pour une PME d'appréhender le marché international. Manque de temps, de ressources humaines et financières... le chef d'entreprise peut se retrouver désemparé alors que l'international est pourtant un vrai levier de croissance, surtout en temps de crise. L'embauche d'un volontaire international en entreprise (V.I.E), permet une approche concrète sur un pays.

En s'implantant à Lille, l'Imed espère que de nombreuses PME des Hauts-de-France passeront le cap de l'international.
En s'implantant à Lille, l'Imed espère que de nombreuses PME des Hauts-de-France passeront le cap de l'international.

Créée il y a plus de 30 ans à Marseille par des chefs d'entreprise qui voulaient franchir le cap de l'international, l'Imed (Ingénierie méditerranéenne pour l'économie et le développement) est présente à Lille depuis février 2021, sa première implantation en dehors de sa région d'origine.

La structure accompagne les entreprises dans l'embauche de volontaires internationaux en entreprise (VIE). Face au tissu entrepreneurial dense des Hauts-de-France, cette antenne lilloise était une évidence.

«Les Hauts-de-France sont déjà tournés vers l'international, les chefs d'entreprise y sont sensibilisés. Nous voulions déjà nous y positionner depuis un moment. C'est aussi une des régions qui propose un accompagnement financier des V.I.E (voir encadré)» explique Loïc Bonnardel, délégué général à l'Imed.

Mettre un premier pied à l'international

«Nous servons de tremplin de carrière à des jeunes, en les formant à l'international.» Le taux d'embauche à la sortie est évalué à près de 90% et à plus de 70% avec une entreprise pour laquelle le V.I.E a travaillé. Depuis sa création en 1988, l'Imed a permis la réalisation de près de 1 420 missions à l'export réalisées, accompagné 630 PME françaises et formé 140 VIE spécialisés.

Prolongement civil de la coopération du Service national en entreprise, le V.I.E permet aux entreprises de mettre un premier pied à l'international en ayant une vraie présence physique sur un marché dédié. Ces jeunes âgés de 18 à 29 ans, diplômés d'un bac +4 ou +5 en vente, et avec une expérience à l'international seront la vitrine de l'entreprise durant leur contrat. Chaque année, ils sont près de 40 000 à déposer leur candidature, étudiée en partenariat avec Business France.

«Les entreprises déjà présentes à l'international ont maintenu leurs projets de croissance et de développement» rassure Loïc Bonnardel, délégué général à l'Imed.

«L'entreprise doit déjà avoir identifié son marché»

«Nous partons toujours de l'objectif du chef d'entreprise : quels sont ses besoins, les actions à décliner.... Les PME auxquelles nous nous adressons sont déjà dans une démarche d'internationalisation et l'Imed, via les V.I.E, les aide à s'implanter parce qu'il n'y a rien de plus important pour une entreprise que d'avoir un ancrage physique, local, dans le pays dans lequel elle veut s'implanter», poursuit Loïc Bonnardel. Plutôt à destination d'entreprises industrielles, au chiffre d'affaires inférieur à 50 M€, la mission du V.I.E peut s'étendre jusqu'à 24 mois maximum.

La particularité de l'Imed réside aussi dans la mission de V.I.E à temps partagé : le V.I.E travaille pour deux à trois entreprises en même temps sur des missions de développement d'affaires. «Notre savoir-faire, c'est de créer de la proximité et du lien. Le V.I.E doit se sentir partie prenante d'un projet, même à distance», complète Loïc Bonnardel.

L'année 2020 a forcément été marquée par un arrêt brutal des relations internationales : de 10 000 postes annuels de V.I.E dans le monde, ils n'ont été que 6 500 en 2020. «Le pire scénario pour les jeunes, c'est de rester en France», détaille Loïc Bonnardel, optimiste sur 2021 : «Les entreprises déjà présentes à l'international ont maintenu leurs projets de croissance et de développement.»

Pour son implantation à Lille, l'Imed a recruté quatre jeunes pour aller à la rencontre des entreprises,  et va engager des recrutements de quatre nouveaux postes pour un départ à l'international début 2022.

Quelles aides en région pour soutenir l'embauche d'un V.I.E ?


La Région Hauts-de-France accorde une subvention forfaitaire qui dépend du coût du projet V.I.E pour une mission allant de 12 à 24 mois :

  • 6 000 € forfaitaires par projet V.I.E dans les villes où l'indemnité mensuelle versée au V.I.E est inférieure à 2 500 €,

  • 9 000 € forfaitaires par projet V.IE dans les villes où l'indemnité mensuelle versée au V.I.E est supérieure ou égale à 2 500 €.

A noter également que les frais mensuels de gestion et de protection sociale sont réduits pour les PME et les ETI, et que les dépenses liées au recrutement d'un V.I.E sont éligibles au prêt croissance international de Bpifrance