Tendances
L’IA au service des recruteurs ?
L’intelligence artificielle au service des recruteurs ! L’utilisation de programmes et autres algorithmes puissants tend aujourd’hui à se démocratiser dans les différents outils offerts aux recruteurs. Si son utilisation se veut saine, il n’en demeure pas moins qu’elle se doit d’être encadrée, histoire de ne pas être rapidement dépassée.
Recruter, par un robot ! La formule est peut-être un peu brutale mais c’est tout de même ce qui est en train de se passer aujourd’hui avec l’utilisation de plus en plus courante de l’intelligence artificielle (IA) dans les méthodes et techniques de recrutement. Objectif affiché par les développeurs de ces nouvelles techniques : permettre de traiter notamment un nombre important de candidatures avec une notion d’impartialité. «L’utilisation au sein des entreprises est en nette croissance aujourd’hui. Elle permet un réel gain de temps pour les recruteurs. La finesse et la pertinence de sélection de l’IA se sont également accrues considérablement et peut aider à recruter un personnel adéquat», assure un professionnel du recrutement. L’utilisation de l’IA est multiple dans les techniques de recrutement. Des systèmes d’intelligence artificielle peuvent, à grand renfort d’algorithmes, rechercher ou trier des CV en ligne et des profils potentiels en fonction de caractéristiques prédéfinis. L’IA est également utilisée pendant les entretiens avec l’éventuel candidat. Sa voix, la manière de s’exprimer, son comportement, son langage corporel sont ainsi analysés et littéralement décryptés. Elle peut aller encore plus loin avec l’utilisation de «chatbots» permettant de répondre directement aux candidats.
Critères prédéfinis
Reste que l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les processus de recrutement se doit d’être encadrée car les dérives et, notamment, le potentiel discriminatoire de l’IA sont pointés du doigt par de nombreux acteurs de la sphère du recrutement. «Les méthodes de sélection et les critères de recrutement de l’IA utilisent des approches novatrices mais elles engendrent de nouvelles formes de discriminations qui sont beaucoup moins perceptibles que celles que nous connaissons habituellement», explique un responsable RH. Le cadre législatif prend aujourd’hui en compte l’utilisation de l’IA dans les techniques de recrutement mais d’une façon jugée par bon nombre encore trop limitée. Le cadre réglementaire est en pleine évolution sur le sujet. L’IA ou encore le Machine Learning font appel à l’utilisation des bases de données qui peuvent faire l’objet de biais préétablis. Si les critères prédéfinis sont de plus en plus nombreux au cœur de l’IA adaptée au recrutement, il n’en demeure pas moins que les algorithmes sont loin de tout pouvoir détecter et apprécier. Il s’avérerait plus que dommageable d’axer sa stratégie de recrutement sur les seuls bienfaits que peuvent (sans doute) apporter l’IA. Elle doit continuer à se limiter à être un outil d’aide à la décision et non pas supplanter le décisionnaire-recruteur encore humain. Reste à savoir de quel côté tout cela va pencher dans les années à venir…