L'emploi privé salarié renoue avec la croissance

Les Hauts-de-France suivent la (bonne) tendance nationale. Boosté par l'intérim, l'emploi salarié privé continue d'être dynamique au troisième trimestre en France : il poursuit sa croissance des deux premiers trimestres 2022, à +0,4%, soit +75 600 postes, avec des augmentations dans toutes les métropoles.

«Même si l'activité économique s'est tassée en 2022, l'emploi salarié privé reste dynamique en Hauts-de-France, avec 1 489 000 salariés recensés au 30 septembre 2022. Malgré un recul au second trimestre (-0,1%, soit -890 postes), le niveau d'emplois reste supérieur de 3,1% à celui enregistré avant crise, fin 2019» détaille Isabelle Leroi, responsable du département Statistiques à l'Urssaf Nord-Pas-de-Calais.

2 200 postes supplémentaires dans l'industrie

Au total, une croissance de 0,4% et un gain de 6 300 postes, avec notamment une progression dans l'industrie (+0,2%), un secteur plutôt habitué aux baisses. Sur un an, l'industrie régionale a gagné 2 200 postes (+2,0%), avec une belle dynamique observée dans l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique (+3,0%). La fabrication de matériels de transports ainsi que la métallurgie et la fabrication de produits métalliques tirent aussi leur épingle du jeu avec respectivement 100 et 90 postes supplémentaires dans le Nord-Pas-de-Calais au troisième trimestre.

Le commerce amorce aussi sa reprise sur ce dernier trimestre (+0,5% soit + 1 300 postes, dont 1 000 rien que dans le Nord-Pas-de-Calais) après un léger repli au second trimestre. Sur un an, ce sont 2 600 postes qui ont été créés dans les Hauts-de-France. «Le secteur de l'hébergement et de la restauration poursuit sa croissance (+0,5%) mais à un rythme inférieur aux semestres précédents (+2,3% au second et +1% au premier trimestre 2022)» analyse le directeur de l'Urssaf Nord-Pas-de-Calais, Laury Ducombs.

Le dynamisme des services

Du côté des services (hors intérim), la reprise est légère au troisième trimestre (+0,4%) après une stabilité sur la période précédente. Parmi les secteurs les plus dynamiques, les arts, spectacles et activités récréatives, les activités juridiques de conseil et d'ingénierie mais aussi les activités informatiques et l'action sociale / hébergement médico-social. Par contre, l'administration publique perd 250 postes au troisième trimestre et l'éducation, 150.

«L'année 2022 va se terminer avec une progression dans l'ensemble des secteurs (sauf la construction, qui affiche un léger repli avec la perte de 30 postes, ndlr). On aurait pu penser, avant la crise Covid, que l'emploi se serait effondré mais ce n'est pas le cas et c'est une bonne nouvelle» se réjouit Laury Ducombs.

Une bonne nouvelle d'autant plus que c'est le cas sur les cinq départements régionaux¹ (même l'Aisne, qui enregistre habituellement des baisses, affiche une croissance de 0,7%, soit + 630 postes) qui conservent un volume d'emplois supérieur à celui de fin 2019 (+3,5% par rapport à 2019). Le Nord reste celui qui enregistre la plus forte hausse en nombre d'emplois salariés sur trois mois (+4 220 postes), similaire à la densité économique propre au département.

Ces bons chiffres suscitent d'ailleurs un étonnement des économistes et de Laury Ducombs : «On observe une déconnexion entre la croissance économique et l'emploi. Il y a des chutes de productivité, des importantes difficultés de recrutements mais l'emploi progresse. On peut se demander si les chefs d'entreprises n'ont pas recruté par précaution.» S'il n'y a pas encore de signes d'amélioration quant à l'inflation et au coût de l'énergie, l'embellie du côté de l'emploi salarié privé permet de terminer l'année sur des chiffres encourageants.

1.
+0,3% pour le Pas-de-Calais, +0,2% pour la Somme, +0,2% pour l'Oise
et +0,6% pour le Nord.