L’université de Lille 2 fait sa rentrée

A Lille 2, 28 000 étudiants sont attendus pour la rentrée universitaire. L’occasion pour son président, Xavier Vandendriessche, et son équipe de faire le point sur les projets de l’année à venir.

Pour la rentrée 2011/2012, l’université de Lille 2 accueillera 27 760 étudiants, un chiffre en légère hausse (26 913 étudiants en 2011).
Pour la rentrée 2011/2012, l’université de Lille 2 accueillera 27 760 étudiants, un chiffre en légère hausse (26 913 étudiants en 2011).

 

D.R.

Pour la rentrée 2011/2012, l’université de Lille 2 accueillera 27 760 étudiants, un chiffre en légère hausse (26 913 étudiants en 2011).

Plusieurs chantiers sont en cours dans les couloirs de l’université. Ces grands projets de modernisation entrent dans l’offre de formation que l’université doit mettre en place pour 2014- 2015. L’an prochain, elle devra rendre son plan quinquennal pour les prochaines années. Parmi ses missions : éviter à tout prix le décrochage des étudiants, encore trop fréquent. “Nous avons mis en ligne des podcasts pour présenter les différentes formations. Nous avons aussi lancé un diplôme universi taire dénommé ‘Rebondir’, pour pouvoir se réorienter après des premières études mal choisies. Chaque étudiant aura également un référent, lui-même étudiant, pour échanger sur sa façon de vivre les cours”, détaille Patrick Pelayo, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire. Profitant aussi des nouvelles technologies, l’université offre la possibilité à chaque jeune d’avoir accès à son emploi du temps personnalisé sur son smartphone. Quant à l’équipe professorale, elle est vivement encouragée à mettre en ligne ses cours. En gros, tout est mis en oeuvre pour que l’étudiant se sente bien dans son nouvel univers ! Un décrochage des étudiants qui peut aussi être évité lorsque l’insertion professionnelle est réelle. D’où le lancement d’un site avec des offres d’emploi, mais aussi d’un site des anciens élèves depuis l’an dernier. Côté création d’entreprise, un hub house sera aussi localisé au siège de l’université, rue Paul-Duez à Lille.

Ouverture et internationalisation. Autre priorité pour Xavier Vandendriessche, “nous devons ouvrir nos portes, que ce soit en interne ou en externe, notamment dans le cadre du PRES1 université Lille Nord de France” explique Alain Durocher, vice-président du conseil d’administration. Pourquoi, par exemple, ne pas créer des diplômes répondant aux besoins des six universités régionales ?

Cap sur la recherche. Dans le cadre du plan d’investissements d’avenir, Lille 2 s’est impliquée dans plusieurs initiatives d’excellence : Equipex (équipement d’excellence), Labex (laboratoire d’excellence) et SATT (sociétés d’accélération du transfert de technologie). “Nous souhaitons capitaliser tous nos acquis pour répondre aux besoins sociétaux : lutter contre la maladie chronique dont le Nord-Pas-de-Calais est particulièrement touché, prévenir les risques sanitaires liés à l’environnement et poursuivre une solidarité internationale en travaillant notamment sur d’autres maladies dont souffrent des pays plus pauvres” explique Régis Bordet, vice-président du conseil scientifique. Des instituts thématisés seront créés, sur le même principe que le partenariat déjà existant avec le CHRU de Lille. Car, pour que la recherche médicale soit forte et lisible, une visibilité en région est indispensable, rendue possible en regroupant les équipes de chercheurs sur le campus hospitalo-universitaire. D’autant que la région n’est pas la mieux placée côté doctorants. “Nous avons un déficit de doctorants dans la région. Il faut une coopération importante avec les entreprises. Et l’université doit mettre les moyens pour promouvoir le développement des thèses. Une thèse financée a davantage de chances d’aboutir. Un bon laboratoire, ce sont des bons jeunes chercheurs et donc de bonnes formations”, poursuit le président. En 2011- 2012, l’université a accordé 27 financements aux doctorants (20 dans le domaine médical, 7 en sciences humaines et sociales). Pour 2013, certaines bourses seront spécialement ciblées vers les étudiants transfrontaliers, notamment ceux de Leuven en Belgique. Des freins au développement. Mais pour mettre en place ces chantiers, ce qu’il faut avant tout, ce sont des moyens financiers… Et c’est là où le bât blesse. Au titre du budget 2012, selon la dotation attribuée aux universités, l’Etat devait encore à l’Université de la rue Paul Duez, 8,7 millions d’euros. Pour l’instant, Lille 2 a touché… 700 000 euros. Une situation qui agace Xavier Vandendriessche : “Nous sommes allés au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui nous a répondu que les programmes étaient déjà déficitaires et qu’il n’y avait plus d’argent. On pourrait continuer à dépenser, rester déficitaires et attendre que l’Etat nous aide. Mais c’est une forme de dérapage du système et je ne n’en suis pas partisan. Nous devons continuer à rester une université bien gérée en utilisant nos ressources propres comme les droits d’inscription, la formation continue et l’apprentissage.” Le président reste raisonnablement optimiste et espère qu’au sein de la dotation 2013, l’Etat tienne compte des universités sous-dotées comme Lille 2, même s’il est difficile d’imaginer une embellie côté budgets ! Le ministère estime qu’il y manque 446 postes, soit un déficit de 25% ! “Lille 2 est la première université de France avec le plus grand déficit de postes reconnu par l’Etat. Et pourtant, certaines universités, notamment parisiennes, ont un excédent de plusieurs centaines de postes…”, se désole Xavier Vandendriessche, toujours convaincu que le défi reste avant tout régional. “Nous avons prioritairement des défis à relever autour des six universités de la région. Mais nous sommes tous d’accord pour dire que le PRES n’est pas le bon outil. Fusionner trois universités différentes2 est une opération lourde et complexe.” 1. Pôle de recherche et d’enseignement supérieur. 2. Lille 1, Lille 2 et Lille 3.