L’entreprise s’est lancée dans le e-commerce

Les Nordistes "éloignés" (ou pas) ainsi que les amateurs de terroirs peuvent maintenant commander des produits frais au maroilles sur Internet et les faire expédier chez eux… L’entreprise familiale - bientôt 90 ans - a investi le web.

Patrick Defroidmont en compagnie de Guillaume Liénard. Ce dernier a été embauché en octobre pour s’occuper du site de e-commerce.
Patrick Defroidmont en compagnie de Guillaume Liénard. Ce dernier a été embauché en octobre pour s’occuper du site de e-commerce.
D.R.

Patrick Defroidmont en compagnie de Guillaume Liénard. Ce dernier a été embauché en octobre pour s’occuper du site de e-commerce.

Après plusieurs mois de préparation, avec le soutien de la CCI et le recours à une agence de Roubaix, l’entreprise Defroidmont, à Maroilles, s’est lancée début février dans le e-commerce. Cette PME familiale de l’Avesnois s’est notamment fait connaître avec la fabrication et la vente de produits frais et surgelés à base de maroilles. Elle bénéficie de la marque “Saveurs en’or”. «On fait 80% environ de notre chiffre d’affaires (de 5,2 millions en 2014) avec nos produits fabriqués et 20% avec le négoce de produits sélectionnés», précise Patrick Defroidmont, le PDG de cette l’entreprise située à la fois dans le bocage et dans le périmètre de la célèbre Appellation d’origine protégée. 

Choix stratégique. Pourquoi le web ? Patrick Defroidmont énumère : le maroilles est connu dans toute la France (merci Bienvenue chez les Chtis !) ; les touristes ont parfois envie de retrouver chez eux ce qu’ils ont découvert pendant leurs vacances ou leur passage dans l’Avesnois ; pas mal de Nordistes se sont établis loin de chez eux, pour diverses raisons, et ont envie de renouer avec ce fromage très «identitaire», voire de le faire goûter. Et puis, comme il le dit, «tout le monde aujourd’hui est sur Internet, avec ordinateur, tablette ou smartphone.»

Il ajoute qu’une PME comme la sienne, tournée vers les amateurs de produits de terroirs, doit s’adapter aux nouveaux comportements sur Internet ou sur les réseaux sociaux : «Notre objectif, c’est de réaliser 2% de notre chiffre d’affaires avec le e-commerce.»

Premier bilan. Trois mois après le lancement du site, Patrick Defroidmont constatait : «On découvre le e-commerce et je pense qu’il va nous ouvrir des perspectives qu’on ne mesure pas encore. On a des surprises toutes les semaines…» Il donne des exemples de ce qui pourrait bien se développer : la formule drive pour les locaux, celle des paniers cadeaux. Son entreprise a déjà été sollicitée pour des vins d’honneur, des réceptions, des fêtes entre amis, une séance de dégustation organisée par un caviste…

Début mai, il esquissait un premier bilan : «On a effectivement beaucoup d’acheteurs lointains et originaires du Nord-Pas-de-Calais, pas mal de seniors gourmands. Les commandes sont venues de 17 régions et de 37 départements, pour des valeurs comprises entre 25 et 150 euros. A 85%, elles ont été passées depuis un ordinateur classique.»

Choix bien préparé. Ce site de e-commerce représente, dit-il, un investissement de 25 000 euros environ. Il vient compléter le site vitrine existant. Une personne a été embauchée spécialement : Guillaume Liénard qui s’occupe notamment de la réception, de la préparation, de l’expédition et du suivi des commandes. Les transactions, pour l’instant, concernent les produits frais ou secs. Pas les surgelés. «Nous avons maintenant 120 produits sur les 700 que nous proposons qui sont disponibles en e-commerce», précise Patrick Defroidmont.

Pour l’instant, les livraisons, via Colissimo, se font en France en 48 heures. Les produits frais sous vide voyagent dans des caisses isothermes garnies de blocs réfrigérants. «Le dernier départ se fait le jeudi avant 15 h afin de tenir le délai et donc la fraîcheur.»

L’étranger proche pour la mi-mai. Patrick Defroidmont compte lancer à la mi-mai les livraisons à l’étranger en faisant appel à un transporteur. «On vise d’abord la Grande-Bretagne et le Benelux. Notre site aura une version en anglais. Ces pays sont proches et ne posent pas de problèmes d’acheminement. Et puis, à Londres, il y a une forte communauté française à bon pouvoir d’achat.»   

Lors de ses 90 ans l’année prochaine, la SAS Defroidmont pourra tirer un bilan plus complet et plus précis de cette innovation.