L'agriculture et l'agroalimentaire, richesses des Hauts-de-France

«La région des Hauts-de-France est le grenier du pays, elle contribue fortement à sa souveraineté alimentaire», témoigne Marie- Sophie Lesne, vice-présidente du conseil régional à l'agriculture, l'agroalimentaire, l'enseignement agricole et la pêche depuis 2016. La région consacre 25 millions d'euros de son budget au secteur agricole et investit fortement pour son maintien et son développement, à commencer par la bioéconomie. «Nous sommes une région phare dans ce domaine avec le Grand-Est, souligne la vice-présidente. La bioéconomie représente un levier d’avenir pour notre région. Nos terres agricoles, notre façade maritime et nos centres de recherche nous permettent d’être à la pointe de cette révolution verte».

Les Hauts-de-France sont en effet souvent qualifiés de terre agricole d'excellence, un tiers du territoire y est consacré, soit une surface agricole utilisée (SAU) de 2,1 millions d'hectares (sur les 26,6 millions d'hectares en SAU de la France métropolitaine). Avec ces larges surfaces, la région se place en tête de plusieurs productions végétales du pays : premier rang sur le blé (20% de toute la production française), la pomme de terre (62%), la betterave (47%), le petit pois (68%), l'endive ou le chicon (85%) et même l'exception régionale de la chicorée, produite à 100% dans les Hautsde- France. Les trois produits qui génèrent le plus de chiffre d'affaires sont la pomme de terre (1,527 milliard d'euros), les céréales (1,375 milliard d'euros en 2020), et le lait (848 millions d'euros). Le lait des Hauts-de- France représente 10% de la production nationale, soit 2,5 milliards de litres de lait sortis des 73 établissements de la région qui emploient 5 100 salariés. La filière est appuyée par les grands groupes présents que sont Nestlé, General Mills, Danone, Lactalis ou Sodiaal.

L'emploi agricole en légère hausse

La force de travail agricole se trouve dans les 23 500 exploitations agricoles que compte la région (sur les 390 000 exploitations françaises). Elles se distinguent cependant par rapport au reste de la France par leur taille d'une moyenne de 91 hectares : ce sont des grandes exploitations à 36% contre 20% dans le pays. Les grandes terres du Nord de la France se différencient également par leurs orientations agricoles, à savoir les grandes cultures à 58% quand elles ne sont que de 29% dans le pays. En toute logique, les grandes cultures emploient le plus grande nombre de personnes dans les Hauts-de-France. 44% des 41 120 salariés du monde agricole y travaillent en 2023. L'emploi est par ailleurs en très légère augmentation face aux 40 960 salariés de l'année précédente. A savoir que près de 24 000 d'entre eux sont les chefs d'exploitation et les co-exploitants.

La région des Hauts-de-France a cependant la particularité d'avoir une industrie agroalimentaire qui pèse plus lourd que son agriculture classique. Elle est en effet la première région agroalimentaire de France en valeur ajoutée, avec un chiffre d'affaires de dix milliards d'euros et 37% de sa production qui part à l'export. Ses 59 094 salariés dans les 2 036 industries et commerces de gros représentent près de 9% des salariés du secteur agroalimentaire de France. Tous les grands groupes de l'agroalimentaire sont en effet implantés dans la région : Roquette, Herta, Häagen- Dazs, Bonduelle, Lesaffre, Téréos, et bien d'autres encore...

«Nos majors se portent bien, confirme Marie-Sophie Lesne. Ces entreprises de renom contribuent à notre dynamisme économique. Et nous poursuivons notre ambition de réindustrialisation, avec des projets majeurs comme une fabrique à sucres bio, un abattoir à Gauchy et trois nouvelles usines de transformation de pommes de terre. Nous restons attentifs au discours européen, nous devons travailler sur notre compétitivité et nous devons poursuivre nos efforts pour garantir un avenir durable à nos filières et à nos territoires».

Sources : Agreste Hauts-de-France