Junia, futur démonstrateur urbain sur les problématiques de l'eau
Le 3 février, Suez et l'école d'ingénieurs Junia ont signé un partenariat autour d'un projet baptisé «SmartWater», avec l'ambition de trouver et de tester des solutions innovantes autour des problématiques liées à l'eau.
Selon l'ONU, un déficit de 40% des ressources en eau douce d'ici à 2030, associé à une population mondiale en pleine croissance, va conduire la planète à une crise mondiale de l'eau. Chaque année, plus d'1,6 million de personnes meurent de conséquences de maladies liées à l'eau. «Et seules 0,6% des eaux usées traitées en France sont réutilisées», regrette Arnaud Bazire, directeur général Eau France de Suez. Un chiffre d'autant plus alarmant lorsque l'on sait que les rues de Paris sont nettoyées à l'eau potable...
«C'est
un problème de mentalité et de réglementation.
On peut prendre l'exemple de l'Italie qui traite 14% de ses eaux
usées. Mais en France, les ARS (Agences régionales de santé)
restent assez frileuses et veulent maîtriser de la qualité de l'eau
alors que les usages et les techniques existent : je pense notamment
à l'irrigation agricole, à la propreté urbaine... Il faut que ça
bouge», poursuit le
directeur général.
Chaque
année, on estime à plus d'1
milliard de mètres cubes les pertes en eau liées à des fuites
sur les réseaux des particuliers. Il semble donc plus qu'urgent de
trouver des solutions, d'autant plus qu'en 2019, 50 départements
français étaient à risque de sécheresse.
Impliquer
les étudiants pour tester les solutions du futur
Avec
ce partenariat de trois ans, Suez et Junia espèrent enclencher la
vitesse supérieure autour de la détection des fuites, du suivi de
la qualité et du traitement de l'eau dans le secteur urbain, en
faisant appel à l'intelligence artificielle. Au total, une
vingtaine de chercheurs seront mobilisés
sur le sujet, ainsi que les 28 000 étudiants des différents campus,
qui pourront s'appuyer sur les neuf centres de R&D et expertise
de Suez en France et en région, sur le Hub by Suez du siège
régional de Villeneuve-d'Ascq.
Concrètement,
ce partenariat portera sur le pilotage de la consommation en eau du
campus grâce à des compteurs d'eau connectés, mais aussi sur
l'utilisation des eaux usées comme indicateur sanitaire précoce –
à l'image de ce qui a pu être observé lors de la crise Covid –
afin d'anticiper de nouveaux foyers d'infection au sein de la
population.
C'est
également au niveau de la ferme urbaine du palais Rameau que ce
partenariat va prendre tout son sens : «Il va servir de
démonstrateur de l'agriculture urbaine et de l'alimentation de
demain. En zone urbaine, le sol est dense en métaux lourds et il
faut trouver comment dépolluer le sol et rendre l'eau propre. Nous
voulons faire du quartier de l'Université catholique de Lille un
démonstrateur», détaille Thierry Occre, directeur général de
Junia.