Japet : l'exosquelette qui allie haute technicité et robotique

La croissance continue pour Japet Medical, start-up d'Eurasanté à l'origine d'un exosquelette motorisé unique dans sa conception : après avoir lancé une nouvelle version de son Japet.W+ destiné à l'industrie, l'entreprise a été lauréate de «La Grande Exposition du Fabriqué en France» à L'Elysée en octobre dernier. Une belle vitrine pour ce produit imaginé et conçu en Hauts-de-France.

L'exosquelette préserve le dos des collaborateurs en accompagnant leurs mouvements.
L'exosquelette préserve le dos des collaborateurs en accompagnant leurs mouvements.

Nouvelle phase pour Japet Medical, fondée en 2016 à Loos : après le départ de l'un des co-fondateurs, Damien Bratic, l'entreprise a accueilli un nouveau directeur général, Pierre Lelard, fort d'une quarantaine d'années d'expérience dans l'industrie et les services aux entreprises. Si l'entreprise avait déjà bâti sa renommée et connaît une belle croissance – entre 70 et 80% annuels –, elle avait besoin de se concentrer sur les marchés en croissance. «Pierre Lelard nous a apporté une importante restructuration commerciale et opérationnelle. On s'était un peu dispersés en s'adressant à de multiples secteurs : les soins à la personne, le BTP... On s'est rendu compte qu'il y avait de réels besoins pour l'industrie, notamment agroalimentaire, et on a choisi de se focaliser sur ce secteur en prévention» explique Antoine Noël, co-fondateur.

Une nouvelle version d'exosquelette

Les équipes R&D ont travaillé d'arrache-pied pour sortir l'an dernier une toute nouvelle version de l'exosquelette Japet.W+, qui préserve le dos des collaborateurs dans leurs mouvements : «Il est plus léger, plus compact, plus respirant et plus hygiénique que le précédent, avec une seconde peau et donc la possibilité de le partager entre collaborateurs. Il est aussi plus robuste», résume-t-il.

Pierre Lelard, Amélie Blondeau et Antoine Noël, à la tête de Japet medical.

Ce nouveau palier pour l'entreprise assoit sa notoriété dans un marché très concurrentiel, qui affiche une croissance globale entre 20 et 30% avec des acteurs majoritairement européens et plus spécialement allemands et... français. «On voit arriver des acteurs avec de vrais savoir-faire techniques. Mais ce qui caractérise aussi ce marché, c'est sa disparité, avec des exosquelettes pouvant aller de 500 à 15 000 euros ! Ce qui différencie Japet, c'est d'intégrer des robots dans un textile à la fois compact et agréable. C'est un process complexe. Chaque dispositif comprend environ 200 pièces et pèse, au final, moins de deux kilos.» 95% des fournisseurs de l'entreprise sont en France. Aujourd'hui, Japet a séduit plus d'une centaine d'entreprises – des grands groupes de BTP mais aussi des maréchaux-ferrands, des ébénistes, des maçons... – et équipé près de 1 500 personnes, avec une prédominance pour l'industrie, même si le marché du soin va devenir un «secteur prioritaire».

À l'Elysée durant trois jours

Désignée lauréate de La Grande Exposition du Fabriqué en France – le rendez-vous qui met à l'honneur les entreprises, associations, artisans, producteurs et industriels français –, Japet est allée exposer son savoir-faire à L'Elysée durant trois jours fin octobre, représentant ainsi la région, aux côtés notamment des Fonderies de Sougland (02), de Fournival Altesse (60) ou encore d'ACC (62). «C'était une très belle mise en avant, Emmanuel Macron est passé sur le stand». L'occasion aussi de mieux faire connaître les exosquelettes et d'en généraliser son usage.

Après une levée de fonds en financement participatif l'an dernier – à hauteur de 1,2 million d'euros, réunis en un mois à peine –, Japet a procédé à un second tour de table de 1,5 million d'euros cette année. «On a encore envie d'aller plus loin, avec un exosquelette qui s'oublie totalement», poursuit Antoine Noël. Aujourd'hui sur l'ensemble des clients de Japet, 80% des intégrations sont réussies. L'entreprise de 30 salariés ambitionne d'atteindre 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2027. Sachant que les coûts directs liés à la lombalgie s'élèvent à plus d'un milliard d'euros par an pour les entreprises françaises et que ces dernières sont de plus en plus impliquées dans le bien-être de leurs salariés, Japet risque de continuer de surfer sur sa belle croissance en alliant robotique, textile et haute technicité.