Invinôme prend soin de vos grands crûs avec passion

Un grand bâtiment aux allures de hangar à Haubourdin… Une fois passée la porte, c’est un tout autre univers que le visiteur découvre. Dans ce lieu plutôt méconnu de la métropole, le négociant en vins Cuvelier-Fauvarque a installé depuis près d’un siècle sa maison mère. Et au cœur de celle-ci, une partie des caves a été exploitée par Nicolas Mathieu pour stocker les trésors de ses clients.

Nicolas Mathieu devant des foudres, accueillant autrefois plusieurs hectolitres de vin.
Nicolas Mathieu devant des foudres, accueillant autrefois plusieurs hectolitres de vin.

Originaire des Weppes, la famille Cuvelier est depuis la fin du XIXe siècle, installée dans ce bâtiment inspiré d’un château bordelais, entre les chais et les murs aux épaisseurs hors norme. En 1985, Cuvelier s’associe avec le lillois Fauvarque (alors installé sur le parvis de la Treille) pour donner naissance au groupe que l’on connaît aujourd’hui. La société a été rachetée par Benoît Lepoutre et Ludovic Bigo qui en ont gardé le célèbre nom. A Haubourdin, les entrepôts s’étendent sur plus de 10 000 m2. Depuis février 2012, Nicolas Mathieu, 32 ans, loue quelques centaines de mètres carrés de caves pour y développer sa société, Invinôme.

Une passion avant tout. «Au départ, je voulais me concentrer sur le stockage de vins et proposer de garder les bouteilles des personnes qui ne pouvaient pas le faire chez elles. Par différents contacts, je suis arrivé ici et immédiatement, j’ai été séduit par le côté atypique du bâtiment», détaille le diplômé lillois d’HEI. Après avoir voulu exploiter des catiches ou des cryptes d’église, Nicolas Mathieu choisit finalement ce lieu existant et surtout, déjà dédié aux vins depuis un siècle et demi. «Il y avait des recoins non exploités qui gardent aujourd’hui  les trésors que l’on me confie», explique-t-il. Après avoir passé une grille sécurisée et tourné dans quelques dédales, on se retrouve dans la cave d’Invinôme. Sur près de 250 m2 sont stockées 25 000 bouteilles, dont certaines sont des millésimes d’exception. Moyennant un abonnement mensuel (entre 0,08 et 0,20 centimes par mois et par bouteille, selon la formule choisie), Nicolas Mathieu veille amoureusement sur ses petits «trésors» comme il aime les nommer. Unique au Nord de Paris, Invinôme a des clients régionaux mais aussi londoniens ou bruxellois : « Ce service crée de nouveaux profils. Des amateurs qui ne voulaient pas acheter de bouteilles par manque de stockage, le font aujourd’hui ». Bien sûr, la cave n’est pas en libre accès, elle est même surveillée 24h sur 24 et 7 jours sur 7 par un gardien. «Les clients me confient leurs bouteilles en pleine jeunesse et ils les récupèrent quand elles arrivent à maturité !», poursuit l’épicurien, né en 1982 – «un millésime d’exception» –, comme un clin d’œil prédestiné à son activité actuelle. « Avant la création de la société, j’aimais me balader dans les salons, j’avais déjà ma propre cave. Je recherchais l’histoire de produit, en fait je suis un enquêteur !», s’amuse Nicolas Mathieu.

D.R.

Nicolas Mathieu devant des foudres, accueillant autrefois plusieurs hectolitres de vin.

La plupart de ses clients disposent d’une centaine de bouteilles mais il n’y a pas de généralité, on peut très bien entreposer une seule caisse. La cave est pour l’instant occupée au tiers, il y a donc encore des rayons à remplir !

Le stockage mais pas uniquement. «Les analyses montrent que l’on boit moins de vin mais de meilleure qualité. C’est ce que le consommateur recherche». D’où l’idée de se lancer dans un concept qui connaît un franc succès aujourd’hui : les cours de dégustation de grands crûs mais aussi de whiskies. « Quand on est équipé et que l’on comprend, on sait ce qu’on aime acheter. Mon triptyque c’est : ‘stocker, déguster, partager’». Le reste est une suite logique… On prend un cours, on achète une bouteille que l’on stocke… Beaucoup d’entreprises sont aussi intéressées pour faire vivre des dégustations à leurs collaborateurs ou clients. Et cela suscite aussi parfois des vocations individuelles. De sa passion, Nicolas Mathieu a fait son business !  Ce qu’il aime, c’est «un vin simple. C’est ‘plug and play’ : on l’ouvre et on le déguste sans fioriture».