Groupe NGE : le BTP sous tous les angles
Quatrième groupe français après les mastodontes Vinci, Bouygues et Eiffage, l'entreprise nationale NGE, spécialiste multi-métiers dans le BTP, compte 400 collaborateurs sur sa délégation régionale. Depuis Artoispôle, son directeur Olivier Lamerant, veut continuer de faire du groupe un acteur de référence.
L'histoire de NGE – pour Nouvelles
Générations d'Entrepreneurs – naît à Tarascon dans les Bouches
du Rhône, en 2001, de la réunion de deux entreprises : Guintoli,
l'un des premiers terrassiers de France et EHTP, groupe hydraulique.
Rapidement, NGE grossit par croissance organique et croissance
externe, pour devenir un acteur multi-métiers du BTP : terrassement,
cycle de l'eau, génie civil, équipements de la route, travaux
ferroviaires etc... Aujourd'hui l'entreprise compte 23 000
collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros et
une présence dans une vingtaine de pays.
Présent sur l'ensemble des régions
françaises, NGE est arrivé en Hauts-de-France sous l'impulsion
d'Olivier Lamerand : «On
a commencé par une petite agence à Bapaume, dans le giron de
l'entreprise Guintoli. Petit à petit, on s'est développés jusqu'à
arriver en 2007 sur Artoispôle, avec 22 000 m2».
Depuis, l'entreprise a bien grossi, avec en dernière actualité,
l'acquisition début 2023 de SADE, société nordiste de 800
salariés, créée à l'origine à Lens et devenue filiale de Veolia,
pour qui les Hauts-de-France sont l'une des régions les plus
importantes. Spécialiste de la conception, de la construction, de la
réhabilitation et de l'entretien des réseaux d'eau ou d'énergie
mais aussi des infrastructures, SADE apporte à NGE une autre
dimension et lui permet d'atteindre les 4 milliards d'euros de
chiffre d'affaires.
Des
gigafactories à la voirie
«70% de notre activité vient du secteur public et des grands comptes, à l'image de la SNCF ou de SANEF ; le reste concerne le privé. On essaie de se tourner davantage vers l'industrie», précise Olivier Lamerant. C'est par exemple le cas sur le chantier des gigafactories et notamment celui de Verkor où NGE réalise les travaux de VRD (Voiries et Réseaux Divers) : nivellement de la plateforme, voiries d'accès vers les fluides comme l'eau ou le gaz. Ainsi que l'évaluation du gros oeuvre pour la patinoire de Douai, l'autoroute de la chaleur à Lille, la déviation d'Avesnes-sur-Helpe en lien avec la DREAL, le contournement de Valenciennes ou encore, avec la SNCF sur la LINO (Liaison Intercommunale Nord-Ouest). C'est d'ailleurs grâce au ferroviaire que le groupe a pu exporter son savoir-faire : métro du Caire, une ligne de 300 km en Uruguay...
«La
spécificité de la direction des Hauts-de-France est d'avoir
quasiment tous les métiers du groupe. Depuis 2023, nous avons même
intégré l'aménagement paysager avec le rachat d'Ehtre Paysage, à
Trith-Saint-Léger».
En 2024, NGE Hauts-de-France a ainsi réalisé un chiffre d'affaires
de 90 millions d'euros et ambitionne d'atteindre les 94 millions d'euros l'an prochain.
À
Feuchy, NGE dispose de son propre atelier de réparation de la
cinquantaine d'engins dont elle est propriétaire : camions, pelles
hydrauliques, bulldozers, camions de chantier... «Beaucoup
d'entreprises ont fait le choix d'externaliser leur flotte mais pour
nous c'est important d'avoir notre propre matériel (le groupe
possède 1 800 engins, ndlr) et c'est conforme à notre philosophie :
investir dans du matériel toujours plus innovant». D'ailleurs
tous les ans, NGE investit entre 85 et 100 millions d'euros sur son parc national
de machines.
Prochaine
étape : le recyclage des matériaux
«On
a une vraie ambition sur le recyclage, on essaie de s'engager avec le
béton, les briques... Nous avons créé Revama (REVAlorisation des
Matériaux), à Somain en septembre 2024. C'est là où sont
concassés nos matériaux pour les réutiliser dans de l'enrobage,
par exemple. Il s'agit d'une première dans le groupe et on a
l'ambition d'ouvrir d'autres plateformes», poursuit Olivier
Lamerant.
Le groupe est d'ailleurs déjà engagé sur la préservation des ressources naturelles, la mobilité décarbonée ou encore l'aménagement des territoires : «Nous avons œuvré au ré-ensablement de la Baie d'Authie ou à la création de digues artificielles. On est a +60% sur la prise de commandes, je ne suis pas inquiet sur l'avenir, même si on sent que les collectivités peuvent moins investir. On a encore des idées de développement, et notamment de s'installer de manière plus pérenne en Picardie».
NGE
Hauts-de-France
Création : 2007
Chiffre d'affaires 2024 : 90 M€
400
salariés