Frédéric Sudan, chez Eurotunnel

C’est l’histoire d’une ascension sociale, le cheminement d’un homme qui a traversé son lot de tempêtes en gardant bien la main sur la barre. Frédéric Sudan travaille pour Eurotunnel depuis une décennie. Au mérite, il a gravi un à un les échelons pour devenir cadre. Investi depuis quelques années dans la vie publique, il a pris, le mois dernier, la direction du Rotary de Calais. Portrait d’un altruiste.

Frédéric Sudan, lors de sa prise de fonction au Rotary Club de Calais, le 20 juin dernier.
Frédéric Sudan, lors de sa prise de fonction au Rotary Club de Calais, le 20 juin dernier.

 

Frédéric Sudan, lors de sa prise de fonction au Rotary Club de Calais, le 20 juin dernier.

Frédéric Sudan, lors de sa prise de fonction au Rotary Club de Calais, le 20 juin dernier.

Longtemps, les journalistes se sont demandé qui il était. Il était de toutes les manifestations publiques d’Eurotunnel, de tous les voyages de presse, mais ne ressemblait pas à un chargé de communication. Frédéric Sudan ne laisse pas indifférent. D’abord parce qu’il n’est pas du sérail. Boulonnais, il n’ignore rien des réseaux calaisiens mais son origine et sa répugnance à intriguer lui a conféré la reconnaissance des notables calaisiens toujours prompts à se déchirer. Jusqu’à lui confier la direction du Rotary le 20 juin dernier : “on y mène des actions internationales sur la polio, des puits au Mali. Mais je voulais qu’on fasse également des actions locales. D’où la banque alimentaire qu’a initiée Caroline Matrat” à qui il a succédé. Trésorier de Face Calaisis, il apprécie le dynamisme de son président Eric Lelieur, entrepreneur : “de l’argent pour l’emploi, l’emploi et l’emploi” : Frédéric Sudan parle beaucoup des autres. Cet homme a besoin de vibrer. Jacques Gounon, PDG d’Eurotunnel, ne s’y est pas trompé. “J’ai été repéré par Christian Maquaire, ex-directeur technique, mais j’ai d’abord commencé au fret”, raconte-t-il.

“Eurotunnel m’a donné ma chance”. Quelques semaines avant d’entrer chez Eurotunnel, il suit une formation en anglais, “juste pour ne pas rester à rien faire” sourit-il. Il sort d’une expérience de créateur d’entreprise, d’une période de chômage aussi quand il voit passer une offre de CDI comme acheteur chez Intermarché. “J’ai aussi vu une offre en intérim – trois semaines – chez Eurotunnel. Ça donnait envie. J’ai dit banco.” Il a 30 ans et le millénaire se termine, l’aventure commence vraiment. Il oriente d’abord les voitures qui montent dans les trains. Le contrat est prolongé de neuf mois. Puis il passe en CDI à mi-temps, enfin à temps complet. “Eurotunnel m’a donné ma chance.” Il devient formateur sur le fret puis sur la sûreté, et avale des kilos de documentation. Quand arrive l’équipe Gounon/ Trotignon dans le contexte de la renégociation de la dette, il est repéré et apprécié. “Il y a un côté familial chez Eurotunnel et ce qui m’intéresse, c’est le coeur et l’intelligence de mes collègues, pas leur âge ou leur diplôme” confie-t-il. Sa disponibilité et son sourire le conduisent au relationnel. Il devient chargé de relation avec les institutions en entrant au service communication en 2007 : “Je me retrouve au confluent des agents de l’Etat, police, douanes…. J’apprends énormément. Lors de l’incendie, j’ai vu vraiment de qui apprendre avec Jacques Gounon et Jean-Pierre Trotignon. Un calme à toute épreuve et une réactivité impressionnante. C’est un bonheur de travailler avec des gens comme cela. Ils transforment le négatif en positif.

Au Rotary… Depuis, il s’occupe des visites du site et fait le lien entre les élus et Jacques Gounon, “avec Jean-Alexis Souvras qui est le directeur des affaires publiques”. Toujours les autres… Mais d’ou vient cette culture de la discrétion ? “J’étais un écolier très calme” avance-t-il prudemment. Peu captivé par les études – “sauf en maths et en sciences”, il ne s’attarde pas. Les petits ménages de sa mère l’ont orienté très vite vers le travail même s’il obtient un BTS en informatique : “C’est l’époque où on apprenait en jouant.” Depuis, il n’a cessé de participer au bien-être des autres. Au printemps prochain, il espère ainsi voir naître une manifestation digne du passé grandiose de la dentelle : un défilé au profit des enfants, avec de grands noms se profilent. Mais, chut ! la discrétion. Toujours…