Eurasanté bat des records
Les indicateurs sont toujours au vert. Avec sept entrées en incubation depuis le début de 2017 et quatre créations, le bio incubateur d’Eurasanté monte en puissance, signe qu’une nouvelle fois, le parc Eurasanté participe à l’essor de la filière santé en Hauts-de-France.
Ils sont sept porteurs de projet à avoir poussé les portes du bio incubateur pour y développer leurs entreprises : Esovac, Ordoclik, Biobox, E-Wear Solutions, Octopus Lab, Par’Immune et MCQ. Si en 2011, le bio incubateur accueillait 22 projets (pour une entreprise créée), en 2016 il en a accueilli 34 (pour 13 entreprises créées). «Depuis début 2017, quatre entreprises se sont créées et nous prévoyons entre sept et neuf créations d’ici la fin de l’année», précise Etienne Vervaecke, directeur général du GIE Eurasanté. Parmi les incubés, Jean Guillemain d’Echon, directeur général de New Card, créée en 2016 à l’initiative de deux cardiologues régionaux, Grégory Perrard et Frédéric Fossati, partis d’une réflexion sur l’apport de la technologie et des innovations numériques dans le cadre de leur profession et du suivi de leurs patients. De cette observation naîtra un dispositif de télésurveillance composé d’une application sur tablette, d’une balance et d’un tensiomètre connectés. «50% des patients qui vont aux urgences pour une insuffisance cardiaque ont des signes annonciateurs cinq jours avant», poursuit-il. Chaque jour, le patient se pèsera, prendra sa tension et son rythme cardiaque, données transmises dans une base de données sécurisée et traitées par un algorithme qui identifie de manière précoce les dérives possibles. «Les alertes sont envoyées par SMS et par e-mail au cardiologue qui peut ainsi modifier le traitement», poursuit le directeur général. Depuis le début de l’année, des tests sont réalisés auprès d’une trentaine de patients. Les associés espèrent avoir entre 1 000 et 2 000 patients d’ici deux ans grâce à un réseau de 200 cardiologues partout en France. Dans six mois, l’équipe prévoit une levée de fonds entre 1,5 et 2 millions d’euros. «Nous espérons être une référence d’ici deux ans et développer le service sur d’autres pathologies comme l’insuffisance rénale ou les greffés rénaux», conclut Jean Guillemain d’Echon.
Autre exemple d’entreprise incubée en 2012 et créée en 2015, UseConcept, cofondée par Julien Aldegheri et Nicolas Leroy, tous deux ergonomes. Spécialisée dans l’ergonomie des dispositifs médicaux, UseConcept permet aux start-up, agences publiques ou encore multinationales de tester la conception d’un produit et de l’améliorer. «Nous disposons d’une salle de test d’usage, pour tester les dispositifs qui sortent sur le marché. Nous nous basons sur des panels de patients pour les mettre en situation, tester leur mobilité, leur préhension, etc.», détaille Julien Aldegheri. En un an, l’entreprise compte déjà une trentaine de références pour un chiffre d’affaires de plus de 300 000 €.
Nouvelles implantations. 160 entreprises, 3 120 salariés… Eurasanté a enregistré depuis le début de l’année dix nouvelles implantations et neuf extensions d’entreprises pour un total de 7 235 m2. BlueGriot, Homilys, Parcours de Santé, Axomove, Pharmadiem, Azelies, HCS Pharma et Persée Medical sont arrivés sur le parc cette année. Grosse opération également pour Diagast, le spécialiste de l’immuno-hématologie qui a lancé un projet d’extension de 5 000 m2.
Ils ont quitté Rennes pour Loos. Imaginée en Bretagne, HCS Pharma a quitté ses terres bretonnes pour Eurasanté. Originaire de la région, sa créatrice, Nathalie Maubon, a voulu revenir aux sources. «Nous avons toujours cinq salariés à Rennes, où nous ciblons plutôt les domaines de la cosmétique et de l’agroalimentaire, et trois à Lille, une activité surtout dédiée à l’industrie pharmaceutique. Il fallait bouger, le choix a été très rapide, nous mettons déjà en place des collaborations avec des organismes lillois», explique-t-elle. HCS Pharma utilise une technologie d’imagerie cellulaire à haut débit pour développer des modèles cellulaires innovants mimant des pathologies. L’entreprise teste les molécules de ses clients – sociétés de biotechnologie et industries pharmaceutiques – pour en évaluer l’efficacité, dans le but de concevoir de futurs médicaments. «Fin 2016, nous avons levé 1,4 million d’euros auprès de Finovam, Nord France amorçage et Bpi pour monter un laboratoire, une plate-forme robotique et lancer des recrutements», explique Nathalie Maubon. HCS Pharma prévoit un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros en 2018.
ENCADRE 1
Prêts à accueillir les équipes de l’AEM
La décision doit tomber dans les prochaines semaines. Lille accueillera peut-être les 900 salariés de l’agence garante de la mise sur le marché des médicaments, contrainte de quitter Londres et son Brexit. «La perception des salariés est plutôt favorable à la candidature lilloise» se réjouit Etienne Vervaecke. Cinq autres villes (sur les 19 candidates) sont de rudes compétitrices, avec, face à Lille, Vienne, Copenhague, Barcelone, Milan et Amsterdam. «Question locaux, nous sommes ‘la’ destination où l’offre immobilière colle aux besoins. C’est pareil pour le réseau de transport. Notre fragilité ? Peut-être la scolarité internationale, mais des décisions sont prises par le rectorat. Eurasanté joue le rôle d’aiguillon, nous sommes là pour apporter des solutions d’accompagnement», poursuit Etienne Vervaecke.