Etre accompagné pour pérenniser son activité
Cette année, la promotion Réseau Entreprendre® Nord compte 27 projets – 20 créations et 7 reprises d’entreprise – et 45 lauréats. Avec un prêt d’honneur moyen de 37 000 €, le réseau nordiste a déjà permis la création ou la sauvegarde de 370 emplois (58 créés, 312 sauvegardés). Présentation de quelques lauréats.
Typologie. Comme souvent, la majorité des lauréats ont choisi le service aux entreprises pour créer leur structure (37%). Suivent le bâtiment (22%), l’industrie (19%), le service aux particuliers (15%) et le commerce (7%). Rencontre avec quelques-uns des lauréats de cette promotion 2014, présentée en grande pompe au salon Créer, le 16 septembre dernier.
Lévêque fluides (Lille). Avoir de l’oxygène dans une chambre d’hôpital semble une évidence. Mais derrière se cache une infrastructure complexe, gérée par Lévêque fluides, reprise en décembre 2013 par Gérald Pilot. A l’origine, l’entreprise familiale vendait du matériel de soudage. Dans les années 1980, le pôle médical fait son apparition, devenant aujourd’hui son principal cœur de métier. «J’avais étudié plusieurs dossiers en fonction de mes critères : une reprise en région, une entreprise de petite taille et avec une activité technique. J’ai flashé sur Lévêque fluides qui allie l’aspect technique et l’humain à un secteur porteur, le médical», explique le nouveau dirigeant. En réalisant la conception, l’installation et la maintenance de la distribution de fluides médicaux – oxygène, protoxyde d’azote… –, la société travaille principalement en hôpitaux, cliniques, maisons de retraite et laboratoires. Compresseurs d’air médicinal, potences pour salles de réanimation ou de réveil, prises de fluides médicaux… «Nous travaillons sur la région mais aussi les Ardennes, la Champagne et la Belgique», poursuit-il. Les projets ? Une progression mesurée du chiffre d’affaires – entre 5 et 10% de croissance chaque année – et le développement vers des marchés tels que les EPHAD, les cliniques privées. Gérald Pilot a bénéficié d’un prêt d’honneur de 50 000 € par Réseau Entreprendre® Nord.
Bewe (Lille). Puisqu’en famille ou entre amis, on est connectés en permanence (ou presque !) aux réseaux sociaux, pourquoi ne pas en imaginer de spécifiques à pour les entreprises ? C’est l’idée qu’a eue Xavier Gendron en mars 2013. «Nous accompagnons les entreprises dans la transformation numérique avec du conseil, de l’intégration et de l’accompagnement au changement. L’entreprise fonctionne encore beaucoup par e-mails pour échanger entre collaborateurs», détaille Xavier Gendron. Son projet ? Inventer un sorte de Facebook ou de Pinterest de l’entreprise, grâce auxquels le collaborateur recevrait des alertes sur ses dossiers en cours, ses clients à rappeler, etc. Bewe a, par exemple, créé pour une entreprise nordiste de vente à domicile un réseau social pour les conseillères qui, de chez elle, pourront prendre commande ou échanger sur les bonnes pratiques à adopter. Mais pour que ces projets fonctionnent, un seul mot d’ordre : la pédagogie ! Car même si ces pratiques sont chose commune dans les groupes internationaux, pour les PME il y a encore un peu de chemin à parcourir. «On milite pour le zéro e-mail !» ose Xavier Gendron. Et de citer l’exemple d’Atos, géant international des services informatiques qui a réduit de 80% le volume de ses e-mails en adoptant des solutions novatrices dans le domaine des réseaux sociaux basées sur des technologies collaboratives. «A fin 2014 nous allons certainement atteindre 700 000 € de chiffre d’affaires. Nous espérons atteindre une quinzaine de salariés en 2015. Notre objectif, c’est de créer de l’emploi.»
Visiotalent (Lille). Gonzague Lefebvre et Louis Coulon font partie de ces jeunes diplômés qui créent à la sortie de l’école avec une idée ingénieuse. Pour eux, il s’agit d’un outil d’entretien différé à destination des recruteurs ou des candidats. «Quand on recherche un stage ou un boulot, on est une personne parmi d’autres. On voulait trouver un moyen de s’exprimer au-delà du CV, en misant davantage sur la personnalité», explique Gonzague Lefebvre. Visiotalent propose donc une plate-forme web où le recruteur se connecte et rédige ses questions, auxquelles le candidat répond par entretien différé. «On remplace l’étude de présélection téléphonique. La technologie ne doit pas être un frein ni pour le recruteur ni pour le candidat. Et elle ne remplace pas un entretien. C’est simplement une formule courte qui permet d’éviter les mauvaises surprises», poursuit-il. En effet, qui n’a pas rencontré quelqu’un qui se prétendait être bilingue sur son CV et qui, dans les faits, ne l’était pas du tout ? Ce premier entretien vidéo permet d’éviter les mauvaises surprises. Sur un recrutement, l’entreprise peut inviter jusqu’à 30 candidats et à prix bien moins élevé que les cabinets de recrutement dits «classiques». «On peut faire un recrutement unique pour 199 €, ou bien on fonctionne par abonnement mensuel», détaille Louis Coulon. Ironie du sort, certains cabinets de recrutement font appel à Visiotalent pour remplacer leurs notes de synthèse par ces vidéos. De concurrents, ils passent à partenaires ! Depuis la création de l’entreprise en février 2014, plus de 600 candidats ont passé des entretiens via Visiotalent. Incubés à EuraTechnologies en avril 2013, ils sont passés à l’étape suivante en intégrant le “Business Accélérateur” et emploient actuellement sept personnes.