Encourager les projets régionaux de méthanisation en Bourgogne
A l’heure où les territoires cherchent à développer les énergies renouvelables, GRDF, l’ADEME, le Conseil régional et l’Etat ont signé une convention pour intensifier la méthanisation en région. Ce partenariat vise à donner de l’information et des outils aux porteurs de projets.
« Notre rôle est de mettre en relation ceux qui hésitent et ceux qui se sont lancés dans un projet de méthanisation et qui ne le regrettent pas » a expliqué Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. L’élue a signé le 10 décembre une convention de partenariat autour de la méthanisation aux côtés de GRDF, l’ADEME et l’Etat. Dans le paysage national, la Bourgogne Franche-Comté offre un potentiel fort de développement de cette énergie. « Nous sommes dans une région agricole, il est donc normal que nous mettions la focale sur la méthanisation » a précisé Marie-Guite Dufay.
Faciliter la méthanisation
« L’objectif fixé vise à multiplier par quatre la production de biométhane d’ici 2030 en France pour atteindre 44 TWh » a notamment rappelé Brice Febvre, directeur régional de GRDF. Pour le distributeur de gaz, la méthanisation répond à cet enjeu tout en se positionnant au croisement des transitions agricoles, énergétiques et économiques. « C’est un levier pour développer la résilience de notre modèle agricole et participer à la transition avec des emplois non délocalisables. » Il voit également dans la méthanisation un moyen de rendre au sol de la matière organique.
Pour autant, tous les territoires ne s’engagent pas de la même façon dans ce procédé de production d’énergie renouvelable. « Nous avons trois zones marquées où la méthanisation se développe : la Bresse, le nord de la Côte-d’Or et la Haute-Saône. Nous devons trouver des amateurs ailleurs » a mis en avant Marie-Guite Dufay. C’est d’ailleurs l’objectif de cette convention qui se donne pour mission de réunir les moyens et les compétences afin d’accompagner, rassurer, conseiller et outiller les porteurs de projet, qu’ils soient agriculteurs … mais aussi, pourquoi pas, une collectivité. Les différents partenaires pourront aiguiller le porteur vers les compétences techniques mais aussi les subventions potentielles.
Produire du gaz vert mais pas à tout prix
« Le chaînon manquant c’est comment aider les agriculteurs à sauter le pas car ce sont eux qui s’engagent » a indiqué Brice Febvre. « Il ne faut pas opposer énergies renouvelables et production agricole alimentaire » a quant à elle précisé Adrienne Simon-Krzakala, directrice de l’Ademe Bourgogne Franche-Comté, désireuse de trouver un équilibre. Car si la méthanisation représente un complément de revenus pour les agriculteurs et qu’elle leur permet de pérenniser leur activité, elle ne doit en effet pas être mise en place au détriment des productions alimentaires. Une position partagée par Marie-Guite Dufay. « Les projets doivent être raisonnables et ne pas s’appuyer sur des cultures dédiées à la méthanisation. Ils viennent en appui à l’économie agricole en gérant les déchets. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert