“Rivages propres” : 20 ans au service de l’insertion
Atelier-chantier d’insertion qui a pour objet l’embauche de personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, Rivages propres intervient dans deux secteurs d’activité, l’environnement et le bâtiment. Aujourd’hui dirigée par Cédric Pihen, l’association emploie 19 salariés permanents et en moyenne 80 personnes en contrats aidés. Dans l’arrondissement de Boulognesur- Mer, les chantiers sont très divers.
A l’estuaire de la Slack, Rivages propres s’associe à l’opération “Grand Site” en menant un chantier expérimental pour éliminer une espèce végétale invasive, la renouée du Japon.
A son lancement en 1991, la structure s’est d’abord spécialisée dans le nettoyage du littoral et des cours d’eau. Rapidement, des tonnes de déchets sont ramassées, et les partenariats avec les collectivités territoriales ne tardent pas à se multiplier. Rivages propres prend alors toute la mesure de son rôle et renforce ses actions en faveur de l’accompagnement social en termes de formation et de suivi. A ses actions en faveur de l’environnement, l’association ajoute la gestion des chemins de randonnées. En 2001, l’activité continue à se diversifier. “On s’est mis aux travaux de restauration, d’aménagement et d’entretien pérennes, expliquent les deux fondateurs, Claude Allan et Olivier Delbecq, puis au patrimoine bâti.” Milieux dunaires, calcaires ou forestiers, zones humides, cours d’eau… Les espaces naturels fournissent de nombreux chantiers aux salariés de Rivages propres. A Baincthun, 7 000 arbres d’essences locales ont été plantés, et des liaisons douces, établies entre les différents hameaux de cette commune très étendue. Au terrain de camping de La Capelle-les-Boulogne a été aménagé un verger. Au total, sur le territoire de la communauté de communes de Desvres-Samer, sont entretenus 160 kilomètres de sentiers, 235 sur celui de la communauté d’agglomération du Boulonnais. “Nous nous occupons des clôtures, des haies, du débroussaillement et de la signalétique”, précise Aymeric Bulot, responsable technique.
A l’estuaire de la Slack (Ambleteuse), Rivages propres s’associe à l’opération “Grand Site”, en menant un chantier expérimental sur une parcelle appartenant au Conservatoire du littoral. “Avec Eden 62, nous allons essayer d’éliminer une espèce végétale invasive, la renouée du Japon, et de la remplacer par l’argousier.”
Sauvegarder aussi le patrimoine. Rivages propres réalise désormais des opérations de restauration d’ouvrages ou de bâtiments à forte valeur patrimoniale, comme le château d’Hardelot à Condette, réhabilité par le conseil général du Pas-de-Calais. A Boulogne, l’enceinte médiévale de la vieille ville est l’objet depuis 2005 d’un patient chantier de restauration. Il s’agit de reconsolider les parements présentant des déformations ou des fissures, dues essentiellement aux eaux d’infiltration qui favorisent la prolifération de végétaux et de mousses. Plus originale est la restauration, sous la maîtrise d’ouvrage de l’office public d’HLM Habitat du littoral, de l’ancienne chapelle de la Sainte-Famille, à l’abandon depuis 20 ans, et son aménagement en salle de danse. De la rénovation du dôme et des murs, jusqu’à la pose des vitraux, ce chantier-école de 18 mois a permis aux salariés en insertion, en lien avec le cabinet d’architectes Arietur, d’acquérir des compétences dans de nombreux domaines : maçonnerie, menuiserie, plâtrerie, isolation, peinture…
Tous ces chantiers se déroulent le plus souvent en présence d’autres entreprises du bâtiment regroupant différents corps de métier. “Cette proximité, souligne Olivier Delbecq, permet des échanges enrichissants et des sorties vers l’emploi. De plus, par leur caractère historique, ces chantiers sont très valorisants pour nos salariés.”
Rivages propres. 66 rue du Bon-Secours 62126 Wimille. Tél. : 03 21 33 87 59 – www.rivagespropres.fr