Technopôle des mobilités et transports durables, à Famars

Depuis Transalley, AVR imagine la rééducation 4.0

Chercheur à l'Université Polytechnique des Hauts-de-France et docteur en automatique et robotique, Mohammed Elsaeh a voulu mettre son expertise en robotique et en intelligence artificielle au service de la santé. Son entreprise, AVR – pour Active Virtual Rehabilitation – est installée au sein de la pépinière à Transalley, le technopôle des mobilités et transports durables, à Famars.

Mohammed Elsaeh, fondateur d'AVR, incubée à Transalley.
Mohammed Elsaeh, fondateur d'AVR, incubée à Transalley.

Pour un chercheur, l'entrepreneuriat n'est pas vraiment un domaine de prédilection mais Mohammed Elsaeh avait envie de traduire son travail de recherche en un modèle économique. «J'ai créé un système embarqué qui allie robotique et intelligence artificielle pour la rééducation neurologique et fonctionnelle» explique-t-il. Incubé pendant deux ans à Transalley, il a aujourd'hui intégré la pépinière d'entreprises du pôle dédié à la mobilité et à l'industrie 4.0, basé à Famars dans le Valenciennois.

Ce dispositif médical à destination des victimes d'AVC, d'accidents ou de personnes âgées avec endommagement du cerveau a pour objectif de faire retrouver de l'autonomie au système nerveux : «quand il y a eu un choc, le côté endommagé du cerveau ne transmet plus les bons mouvements. Cela incite le côté sain à créer de nouveaux modèles. Le but n'est pas d'utiliser ces modèles à vie mais uniquement pendant la rééducation» poursuit le docteur. Le système d'AVR envoie les données au médecin et le patient, de son côté, reçoit des vibrations quand le mouvement n'est pas correct, lui permettant ainsi un retour direct.

Un système ludique pour motiver le patient

Le marché est porteur puisque 10 millions de patients auraient besoin de rééducation mais ne peuvent le faire faute de praticiens. Avec le dispositif d'AVR, le patient n'a pas forcément besoin de la présence du médecin, même s'il reste évidemment la pierre angulaire : «Avec les données reçues, le médecin va intégrer un protocole de rééducation et construire le niveau d'amélioration : le système peut détecter la quantité et la qualité du mouvement grâce aux capteurs. On peut donc proposer des scénarios différents au patient, avec la validation du médecin».

Après plusieurs prototypes et la finalisation d'un tour de table, Mohammed Elsaeh espère commercialiser le produit en juillet 2024. Les fournisseurs seront en Hauts-de-France. «Il existe déjà des casques de réalité virtuelle, des gants de retour haptique (pour ressentir la matière)... mais la force du dispositif AVR c'est qu'il associe robotique, IA et réalité virtuelle pour en faire un système transportable, ludique et peu onéreux.»