Rencontres made in viande
Dans les pâtures de Monceau-le-Neuf, Alexandre Lécuyer fait découvrir son activité d’agriculteur et d’éleveur
À Monceau-le-Neuf dans l’Aisne, Alexandre Lécuyer s’est associé pour la première fois cette année aux Rencontres made in viande portées par deux organismes professionnels, Interbev et Inaporc, en faisant découvrir son métier d’éleveur de brebis à des écoliers, en lien étroit avec son activité d’agriculteur au sein du village.
Alexandre Lécuyer a repris la ferme familiale à Monceau-le-Neuf dans l’Aisne où il exploite aujourd'hui 150 hectares de céréales et gère un troupeau de 400 brebis de sept races différentes. Cette année, dans le cadre des Rencontres made in viande, l’éleveur a accueilli au milieu des pâtures des écoliers du primaire afin de leur présenter son activité de berger et de leur expliquer pourquoi les brebis sont déplacées de parcelle en parcelle dans le village et aux alentours.
« Quand j’ai repris l’activité élevage en 2015, j’étais ce qu’on appelle un berger sans terre, entame Alexandre Lécuyer, avant d’ajouter : J’étais toujours chez les autres. » Autrement dit, l’éleveur mettait son troupeau à pâturer dans des parcelles de quelques céréaliers du village qui acceptaient la démarche. « En 2023, le nombre de voisins céréaliers est passé à dix, avec une surface de 250 hectares, se réjouit l’éleveur, qui aime parler de son activité aux jeunes consommateurs : Il est important de leur faire comprendre le milieu dans lequel ils vivent et de leur parler de ce qu’ils mettent dans leur assiette », mais aussi échanger avec les adultes.
« Ici le système est plus résilient qu’ailleurs »
« Mon activité repose sur trois piliers, économique, environnemental et social/ sociétal, mon système vit grâce à ces trois piliers », expose l’éleveur, pour qui, échanger sur son travail est une constante au quotidien. « Les portes de la ferme sont ouvertes, j’ouvre la transhumance du troupeau au public, chaque année une centaine de personne est présente, c’est l’occasion d’échanger sur les pratiques agricoles, la ruralité, la consommation de viande... », confie Alexandre Lécuyer.
Au fil des saisons, et des moissons, l’impact de la pratique de l’éco-pâturage sur les parcelles a pu être observé et affiné : « Les intérêts sont aujourd’hui connus et reconnus, impact sur la microfaune, par exemple, notamment sur la prolifération des limaces et des mulots, dérangés par le piétinement des bêtes. Mais aussi impact économique pour le céréalier qui n’a pas à utiliser le tracteur. »
Durant la période d’intercultures, espace-temps entre une moisson et une culture de printemps, les brebis pâturent dans les parcelles, et se nourrissent des divers mélanges semés par l'agriculteur pour préserver la qualité du sol : « Ici le système est plus résilient qu’ailleurs. La pratique ne coûte rien au céréalier et moi cela apporte beaucoup à mon activité. » Aux écoliers, l’éleveur a également expliqué que les brebis sont aptes à travailler sur des terrains en pente, là où la machine ne peut pas passer et qu’ainsi, les bêtes participent à la production d’aliments et donc... à nourrir les humains.
Rencontres made in viande : des enjeux sociétaux
La 8e édition des Rencontres made in viande s’est déroulée du 10 au 17 mai sur l’ensemble du territoire à l’initiative d’Interbev, association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes et d’Inaporc, (Interprofession nationale porcine). Jean-François Guihard, président d’Interbev, expose les objectifs de ce rendez-vous qui favorise les échanges entre producteurs et citoyens : « Mobilisés pour produire une viande toujours plus durable, meilleure pour soi et pour nos territoires, les 500 000 professionnels de notre filière mettent en effet tout en œuvre pour répondre aux attentes sociétales autour de quatre enjeux prioritaires, définis dans le cadre du Pacte sociétal, notre démarche de responsabilité sociétale : la préservation de l’environnement, le bien-être, la protection et la santé des animaux, la juste rémunération de la filière et l’attractivité des métiers, la garantie d’une alimentation de qualité... En ouvrant les portes de nos élevages et de nos établissements, nous voulons mieux faire valoir le travail passionné et exigeant que nous accomplissons au quotidien, et permettre au public d’avoir une meilleure compréhension de la valeur de la viande produite en France dans le respect du bien-être animal et de la biodiversité. »