D’apprenti à repreneur : Thomas Loyer donne un nouveau visage à son entreprise

Si à sa création en 1965, Casier environnement était positionnée sur les marchés de l’horticulture et de l’aménagement paysager, l’entreprise prend aujourd’hui un autre tournant sous l’impulsion de Thomas Loyer qui, d’apprenti, est passé à chef d’entreprise.

Le nouveau patronyme a été officialisé le 20 mars dernier.
Le nouveau patronyme a été officialisé le 20 mars dernier.

Ne lui parlez plus de Casier environnement mais d’Urban’s paysages. Thomas Loyer, trentenaire dynamique arrivé dans l’entreprise familiale à 18 ans, ne renie rien du passé mais veut donner des ailes à cette société devenue aujourd’hui la sienne. «La société a été créée en 1963 par Robert Casier, fils de maraîcher. A l’époque, les entreprises d’espaces verts n’existaient pas. Ses enfants ont repris l’entreprise, qui sera ensuite vendue à Nicolas Bourget, un ancien de chez Auchan qui aimait le jardinage, mais pour qui l’entretien d’espaces verts n’était pas vraiment son truc…», se souvient Thomas Loyer. Il se voit alors proposer le rachat de l’entreprise dans laquelle il était déjà fortement impliqué. Si bien qu’à la cession, il réalisait 80% du chiffre d’affaires… Depuis avril 2013, il est passé de l’autre côté de la barrière, «pratique les affaires» comme il aime le dire, et même si son rôle n’est pas pour lui déplaire, il avoue regretter parfois de ne pas mettre un pied ou deux à l’extérieur ! En dépoussiérant le style de Casier environnement, Thomas Loyer s’est spécialisé dans l’urbanisme au service des entreprises et notamment des promoteurs immobiliers. Quand on sait que la majorité des artisans paysagistes ne compte qu’un ou deux salariés, Urban’s paysages, avec ses trente employés, fait figure de pionnier et se donne les moyens d’y arriver en misant sur un marché précis : être l’entreprise générale des extérieurs des promoteurs immobiliers. Ça semble fonctionner : 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, 2,7 en 2013. La crise ? Connaît pas. «Quand les promoteurs ont terminé et vendu, ils nous appellent pour mettre en valeur la résidence. Et quand la crise passe et qu’ils ont de la difficulté à vendre, ils mettent en valeur l’environnement.» Une logique implacable ! En moyenne l’entreprise réalise 200 chantiers par an, soit 15 000 m2 minéralisés et 25 000 m2 végétalisés.

 Changement de nom. Le 20 mars dernier, Thomas Loyer a vu les choses en grand pour donner un nouveau virage − et visage ! − à sa société en lui attribuant un autre nom : Urban’s paysages. Un pari risqué pour une entreprise connue et reconnue ? Pas vraiment pour cet adepte des risques : «J’ai de nombreux projets. Il faut que l’entreprise ait sa propre identité. Comme on devient de plus en plus des urbanistes, on a misé sur cet aspect.» Et il compte bien redoubler d’efforts en termes de communication : «Sur chaque chantier il y aura un mât avec un drapeau Urban’s paysages. On ne fait pas qu’un changement de nom : on fait apparaître une marque de savoir-faire.»

D.R.

Le nouveau patronyme a été officialisé le 20 mars dernier.

 L’apprentissage, cheval de bataille. «C’est par là que je suis entré et c’est par cette porte que les autres viendront. C’est un métier de passionné, il faut lui donner un avenir. Aujourd’hui il se complexifie et va plus loin que le végétal», poursuit-il. C’est notamment au lycée horticole de Lomme, au bout de la rue, qu’il trouve ses pépites. La moitié de ses salariés sont des apprentis. Loin de s’arrêter à un unique projet, Thomas Loyer espère faire naître une autre entreprise en 2015, affiliée à Urban’s paysages mais avec un créneau précis : l’entretien low cost pour les entreprises mais aussi les particuliers. En quelques années à peine, le jeune apprenti est passé à – jeune  – chef d’entreprise, désireux d’inscrire Urban’s dans le paysage régional.