Crise du Covid-19 : une perte d'activité estimée à 35% en France

Crédit photo danisampa
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Les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus entraînent une perte économique d’environ 35% en France, a estimé l’INSEE dans une note sur la situation économique, jeudi 26 mars. Ce calcul semble “cohérent avec les premières informations disponibles sur la situation des salariés, dont un tiers serait en activité sur le lieu habituel de travail, un tiers en télétravail et le dernier tiers en chômage partiel.” L’Institut, qui compare “le niveau d’activité de la semaine actuelle à celle que l’on aurait pu attendre d’une semaine ‘normale’, sans coronavirus“, estime aussi qu’un confinement d’une durée d’un mois se traduirait par trois points de PIB en moins sur un an ; et de six points sur un an si le confinement devait durer deux mois, même si l’INSEE précise “qu’il n’est pas aisé” de faire une telle prévision. Pour évaluer la perte d’activité – jugée “assez hétérogène” –, l’INSEE a utilisé des données issues de remontées directes des entreprises et des fédérations professionnelles, mais aussi, de manière plus inédite, les données de consommation d’énergie, d’utilisation des transports ferroviaires ou sur les transactions par carte bancaire. Même si chaque secteur est touché par cette crise, l’INSEE observe des spécificités pour chacun : les activités agricoles “devraient se poursuivre un peu en-deçà de la normale“, tout comme les industries agroalimentaires. Mais en revanche, du côté du reste de l’industrie, seule la moitié de l’activité serait maintenue. Très touchée par l’arrêt des chantiers, la construction essuierait une perte massive de 89% et les services marchands d’environ 36%, avec des pics pour les transports, l’hôtellerie ou la restauration, frappés de plein fouet par la fermeture des établissements. Quant aux services non marchands (éducation, garde d’enfants, activités sportives), ils enregistreraient un manque d’activité de 14%.

La consommation des ménages est actuellement inférieure d’un tiers (35%) à sa normale, du fait notamment de la réduction “au minimum” de certaines dépenses : textile, habillement, biens de l’industrie manufacturière… L’INSEE n’exclut pas que le retour à la normale, s’il dépend évidemment de la sortie de crise sanitaire, “ne soit pas immédiat“.