Implantée à Croix, près de Lille
Cambier : de la micro-brasserie à une référence reconnue
Depuis 10 ans, Jean-Christophe Cambier et ses équipes brassent la Mongy depuis Croix. S'ils ont toujours conservé cet emplacement, en revanche, ils se sont étendus et l'outil de production a évolué, faisant passer la brasserie d'une capacité de 2 000 hectolitres à...7 000.
C'est le tout dernier investissement consenti par Jean-Christophe Cambier, fondateur de la brasserie éponyme : une ligne de production entièrement dédiée aux boîtes en aluminium, lancée en juillet dernier. «Ce format, s'il n'est pas encore très développé en France, est plébiscité sur les bières1 craft (artisanales, ndlr), plus éclectiques et plus modernes. Il faut encore aller contre les idées reçues : l'aluminum protège de la lumière, à la différence du verre et surtout, le goût est le même qu'en pression. Avant, on travaillait avec une entreprise pour remplir les canettes mais on a tout internalisé et cela nous permet de nous étendre aux Pays-Bas, en Suisse...» explique-t-il.
L'aluminium est recyclable à l'infini, même s'il
reste encore à construire une filière à consolider. Au total, près
de 200 m2
consacrés à cette nouvelle ligne de production, sur une superficie
totale d'environ 1 000 m2.
De
quatre références à une quinzaine
Au démarrage de l'entreprise, la gamme Mongy – du nom de l'ancien tramway métropolitain – comptait quatre références, aujourd'hui étendues à six, auxquelles il faut ajouter la gamme Cambier, agrémentée de brassins éphémères qui peuvent grimper jusqu'à 24 par an. «La Mongy s'adresse plutôt à un marché régional car c'est une appellation qui parle aux consommateurs. Sur la Cambier, on est davantage sur une cible nationale» explique Jean-Christophe Cambier. Avec une différence assumée : aucune vente en grande distribution mais via des cavistes ou des magasins indépendants.
60%
de la production est destinée au fûts, à destination des 70 bars
qui proposent la Mongy ou la Cambier, en Hauts-de-France ainsi que
sur le territoire national. 13
collaborateurs
travaillent aujourd'hui depuis Croix, sur un outil de production qui
compte 14 cuves : la production a ainsi été augmentée de 45%
depuis la création.
Si
la brasserie de Croix est déjà accolée à un petit bar, Jean-Christophe
Cambier a un autre projet en tête : un concept monté en
collaboration avec son cousin Paul, situé boulevard Jean-Baptiste
Lebas à Lille – en lieu et place du bar L'Hirondelle –, qui
ouvrira mi-février, avec restauration le midi (et accords
mets/bières), bières Cambier évidemment mais pas uniquement. Au
total, 600 000€ d'investissement pour le Sikaru, dont le nom vient
d'une bière consommée il y a 6 000 ans sous forme de pain liquide.
«10%
de notre production sera destinée au bar. Ça faisait un moment
qu'on parlait de ce projet avec Paul mais sans avoir l'outil de
production dédié. Désormais, c'est possible»
ajoute le fondateur.
L'indépendance
avant tout
En
2023, la brasserie a vendu 5
000 litres de bières,
tout en voulant conserver une valeur forte : l'indépendance. «Il
y a encore de quoi se développer car la demande est là, mais on ne
veut pas le faire de manière exponentielle. On se cale au rythme que
nous permet l'entreprise».
D'autant plus qu'il faut faire face aux hausses de prix : le prix du gaz a doublé, celui des bouteilles en verre est passé de 30 à 48 centimes... et donc une hausse du coût de production de l'ordre de 10% et une répercussion sur les prix inéluctable en 2022. «Le contexte a fragilisé beaucoup de brasseries» concède Jean-Christophe Cambier. Depuis 10 ans, plus de 2 millions d'euros ont été investis dans la brasserie, et il serait même dans les tuyaux de construire un nouveau bâtiment d'ici cinq ou six ans. Mais toujours en restant à Croix ou à proximité.
1. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.