Ça pétille pour le Crémant de Bourgogne
Depuis 2019, le Crémant de Bourgogne connait une belle croissance. Selon les estimations, 22 millions de bouteilles se sont vendues en 2021.
« Avec 21 millions de bouteilles vendues, 2019 était une année record pour le Crémant de Bourgogne » se souvient Pierre du Couëdic, délégué général de l’Union des Producteurs et Elaborateurs de Crémant de Bourgogne, l’UPECB.
Pourtant, alors qu’il attend les derniers chiffres de l’année 2021, il estime déjà qu’elle devrait atteindre un nouveau record avec 22 millions de bouteilles vendues. « Alors que le marché du vin rouge connaît une baisse, les crémants enregistrent une hausse moyenne de 2 à 2,5 % chaque année. »
L’export participe de cette croissance avec une augmentation des parts de marché, il représente 48 % des ventes actuellement. En tête du podium, les Etats-Unis sont suivis par les pays scandinaves, la Suède notamment, puis la Belgique et le Royaume-Uni.
Vin ou crémant
Pour séduire, le Crémant s’appuie sur un bon rapport qualité / prix, mais il porte aussi l’empreinte de la Bourgogne avec toute la notoriété que cela véhicule à l’international. Malgré cet engouement pour ce vin pétillant, les producteurs ne sont pas toujours les mêmes d’une année à l’autre. Sur les 3 700 entreprises en capacité et habilitées à produire du Crémant, 1 700 s’engagent en moyenne chaque année dans la filière.
« Un producteur de raisin peut faire du crémant ou du vin. Mais aller jusqu’à l’élaboration implique des pratiques contraignantes, des compétences particulières et du matériel spécifique coûteux. » Nombre d’entre eux font ainsi appel à l’un des 138 élaborateurs de Bourgogne pour faire du travail à façon.
L’offre et la demande
Pour produire du vin effervescent, les producteurs cherchent le rendement afin d’atteindre un niveau d’acidité plus élevé. Un rendement plus faible donne un résultat plus sucré et avec plus d’arômes qui convient aux vins tranquilles. « En fonction des rendements, de la qualité du raisin, de la valorisation du prix au kilogramme, de la demande et des exigences de production telles que vendanger à la main, les viticulteurs optent pour le Crémant ou pour un vin tranquille. »
Quand les surfaces de production se maintiennent dans l’Yonne avec 320 hectares, en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, elles tendent à diminuer. « Le Mâconnais est sollicité pour du vin blanc, donc le Crémant est moins intéressant. » A contrario, dans le Rhône, les surfaces ont été multipliées par 10 en quinze ans pour atteindre 1 200 hectares. « Le Beaujolais a connu une crise qui l’a encouragé à se tourner vers le Crémant, mais cette situation change. » En 2022, Pierre du Couëdic table à nouveau sur une bonne année même si plusieurs facteurs invitent à la prudence, que ce soient les élections ou l’inflation.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert