«Pollutions» environnantes sur Calais Port 2015...

C'est le dossier phare du Calaisis pour la décennie qui arrive. Pourtant, l'extension du port de Calais n'en finit pas d'être reportée. Le Conseil régional devrait s'engager le 19 décembre prochain lors de sa plénière. L'Etat, qui se fait attendre, devrait suivre ainsi que l'Europe. En attendant, des chicaneries politiciennes font perdre un temps précieux à un territoire durement frappé par le chômage (17% à Calais).

Le projet du Port de Calais repose sur des investissements de près de 700 millions d’euros.
Le projet du Port de Calais repose sur des investissements de près de 700 millions d’euros.
Le projet du Port de Calais repose sur des investissements de près de 700 millions d’euros.

Le projet du Port de Calais repose sur des investissements de près de 700 millions d’euros.

Ce doit être le grand chantier de la décennie. L’agrandissement du port de Calais, décidé il y a plusieurs années, tarde cependant. Et il tarde tellement que la CCI Côte d’Opale, opératrice des équipements, fait face à la colère des agents portuaires, lassés d’attendre l’accord du Conseil régional, propriétaire du port. En juillet dernier, les élus régionaux votaient une prolongation des négociations avec la CCI quant à la future Délégation de service public qui doit non seulement servir de cadre à la reconduction des autorités consulaires comme «exploitants», mais aussi être le cadre financier d’un projet qui mobilise près de 700 millions d’euros… «Nous avons les investisseurs aujourd’hui, mais qui demain ?» s’inquiétait Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale à la fin du mois dernier. Tout semble rentrer dans l’ordre avec la décision du Conseil régional de mettre à l’ordre du jour de sa séance plénière du 19 décembre sa décision concernant le projet : garantie d’emprunt, financement, etc. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps ? De fait, l’attentisme de l’Etat a mis le président Daniel Percheron sur la réserve. L’Etat, ne s’étant pas formellement engagé, le Conseil régional, qui nourrit de profondes récriminations financières envers le gouvernement, ne souhaitait visiblement pas faire le premier pas. «Nos dotations vont baisser de 100 millions d’euros, nous sommes victimes de la politique d’austérité du gouvernement qui nous impose également une réforme territoriale dont on ignore les conséquences. Il faut attendre que l’Etat s’engage financièrement avant de présenter le projet aux élus», indiquait Daniel Percheron au sortir du conseil. L’Europe se déclare, quant à elle, prête.

De la politique dans l’économie… Le 8 décembre dernier, lors du conseil portuaire, le dossier se débloqua sous l’effet de la pression consulaire et de celle des politiques locaux. La communauté d’agglomération du Calaisis entend certes ‘s’engager financièrement dans l’opération (sans donner aucunement de chiffres) mais pose des conditions «de marchand de tapis» selon un proche du dossier et selon son président lui-même. «Daniel Percheron s’est engagé à apporter 5 millions d’euros pour notre projet de palais des congrès. J’attends toujours», a ainsi expliqué Philippe Blet. Projet phare pour le territoire et pour toute la région au moment où l’autre grand projet, le canal Seine-Nord, pourrait détourner une partie du trafic vers la Belgique, les considérations politiques polluent un dossier qui ne devrait pas sortir du cadre des arguments économiques. A suivre ?