«L’échec est une opportunité de réfléchir autrement»

Après une première édition lilloise couronnée de succès avec la participation de 400 chefs d’entreprise à la CCI Grand Lille, l’association Second Souffle réitère l’événement en investissant EuraTechnologies le 28 juin prochain.

Dimitri Pivot et Christine Lecomte, tous deux bénévoles de l'association Second Souffle.
Dimitri Pivot et Christine Lecomte, tous deux bénévoles de l'association Second Souffle.

Depuis sa création en 2010, l’association reconnue d’intérêt général Second Souffle s’est donné une mission de taille : accompagner les entrepreneurs en difficulté, développer la capacité à rebondir et valoriser l’expérience entrepreneuriale. Car non, une entreprise en difficulté ne doit pas nécessairement passer par la case «liquidation judiciaire». «Beaucoup d’entreprises peuvent être sauvées si on intervient en amont. Je ne suis pas adepte de la valorisation de l’échec. C’est juste une opportunité de réfléchir autrement. Il ne faut pas faire de l’échec un passage obligé», explique Dimitri Pivot, président fondateur de Second Souffle. Un seul mot d’ordre donc : la prévention. Les actions de l’association passent par les Jeudis du Second Souffle (tous les premiers jeudis du mois à la CCI Hauts-de-France et sur les antennes Second Souffle de Valenciennes et Arras), des séances de coaching, des ateliers thématiques… Et par une journée dédiée, le 28 juin prochain à EuraTechnologies, intitulée «24h pour rebondir», avec un espace forum, des tables rondes, un mur d’offres d’emploi, un espace coaching et une conférence Entrepren’Up avec des chefs d’entreprise qui présentent leurs clés de succès et leurs échecs utiles.

Savoir détecter les signaux d’alerte

Que ce soit la perte d’un marché, le dévouement corps et âme du dirigeant, quitte à mettre en péril sa santé, ou encore l’isolement, plusieurs signaux doivent tirer la sonnette d’alarme. «Un dirigeant qui se cache et ne vient plus dans les réseaux ou qui injecte de l’argent personnel dans son entreprise sont autant de signaux à prendre en compte. Une entreprise sur deux peut rebondir si elle anticipe», poursuit Dimitri Pivot, qui mise beaucoup sur la bienveillance. «Bien sûr, on préfère réussir. Mais l’échec est un formidable accompagnement.» Au programme des tables rondes de ce 28 juin, toutes les clés qui permettent au chef d’entreprise de mieux anticiper son quotidien : la caution personnelle, le rebond via le salariat et les autres formes d’emploi, le rebond via l’entrepreneuriat, l’expérience d’un entrepreneur à recruter, etc. Mais aussi la possibilité de rencontrer d’autres dirigeants, soumis aux mêmes aléas de la gestion d’une entreprise.

Rebondir par le salariat

«Les DRH recherchent les compétences et le savoir-être d’un ancien chef d’entreprise», explique Christine Lecomte, ancienne juge au Tribunal de commerce et bénévole chez Second Souffle. Selon l’association, deux tiers des entrepreneurs qui ont connu un échec se tournent vers le salariat et un tiers crée une nouvelle entreprise. «Les organismes financiers devraient faire davantage confiance à un second créateur, qui est aussi riche d’enseignement. Autoriser l’échec, c’est autoriser l’audace, la prise de risque, l’autonomie. On libère une énergie créatrice», conclut Dimitri Pivot.