Brussels Airport à la conquête des Hauts-de-France
Avec 24,8 millions de passagers en 2018 et près de 200 destinations en Europe, l’aéroport international, à moins de 90 minutes en voiture de Lille, veut faire de la région un de ses axes stratégiques.
Barcelone, Hong Kong, Athènes, Atlanta ou encore Miami… Brussels Airport joue dans la cour des grands aéroports internationaux, après une «année record» en 2017 : près de 25 millions de passagers, dont 750 000 Français. «Les Hauts-de-France sont un de nos axes stratégiques, même si les habitants ne connaissent pas encore assez les destinations que l’on peut offrir», explique Piet Demunter, directeur du développement stratégique de Brussels Airport. La marge de progression est importante puisque seuls 5% des passagers sont transfrontaliers (nord de la France et sud des Pays-Bas). Brussels Airport s’est fixé l’objectif d’attirer 470 000 passagers du nord de la France à l’horizon 2021 (contre 330 000 actuellement). Après une campagne de communication lancée en avril 2018, la mise en ligne d’un site web dédié depuis l’an dernier, l’aéroport se prépare à devenir un hub intermodal. Dès 2023, Brussels Airport ajoutera 23 portes d’embarquement aux 57 existantes, rendues possibles avec la création d’une nouvelle jetée, complétée par une autre en 2035 et par 23 autres portes supplémentaires. Un Air Business District, adossé à l’aéroport, accueille déjà les bureaux de Microsoft, KPMG et Deloitte.
Un hub intermodal pour enrichir l’expérience client
Si une gare est déjà accessible en dessous des halls d’arrivée et de départ – avec un trafic de l’ordre de 1 000 bus par jour –, Brussels Airport souhaite créer un hub intermodal pour faciliter l’arrivée des passagers. Prévu d’ici deux à trois ans pour un coût estimé entre 20 et 30 millions d’euros, ce hub devrait voir arriver le train à l’intérieur même de l’aéroport. «Nous devons améliorer les connexions avec Bruxelles-Centre. Nous avons déjà un train toutes les minutes, mais certains sont difficiles d’accès avec des bagages. Nous travaillons beaucoup avec la SNCF, Eurostar et Thalys, pour avoir de plus en plus de connexions», détaille Piet Demunter. A eux seuls, Brussels Airlines et TUI concentrent 40% du trafic, notamment sur le réseau long-courrier (Afrique, Amérique du Nord, Asie, Japon et Hong Kong depuis mai 2018). Ryan Air est la seconde compagnie la plus dense en termes de passagers transportés, présente à Brussels Airlines depuis 2014. Avec un objectif de chiffre d’affaires de 560 M€ pour 2018, «en pleine croissance» selon Piet Demunter, Brussels Airport investit entre 150 et 200 M€ par an en infrastructures et en expériences client.