Au bureau comme à la maison, ou presque !
Weréso a ce petit plus qui en fait un concept différent des autres lieux de coworking. Peut-être parce que son fondateur, Armand Verger, a su distiller au gré des allées des touches de liberté, tout en n’oubliant pas l’essence même de la location de bureaux : la communauté.
«J’ai fait partie de ces salariés qui ont pu mettre jusqu’à trois heures pour aller travailler. Cela m’a donné envie de m’intéresser aux problématiques de mobilité. J’ai suivi une étude menée par la SNCF qui voulait installer des bureaux partagés au sein de ses gares pour faciliter la mobilité du personnel. Elle a imaginé des lieux qui mettent à l’honneur la proximité, la flexibilité et l’échange dans un cadre connecté. J’avais déjà réfléchi à plusieurs idées de projets et les études montrent que Lille fait partie du top 10 des métropoles les plus saturées», explique cet ancien de la grande distribution, qui a notamment fait ses armes chez Kiabi, Leroy Merlin ou encore Ikea. Il imagine donc un lieu bien placé – 104 rue Nationale à Lille –, proche de toutes les commodités, qu’il a agencé avec goût et précision en collaboration avec l’architecte lillois VDT. «On doit se sentir à l’aise et s’attacher au lieu.» Alors, oui, il y a la traditionnelle machine à café, l’indispensable cuisine, mais aussi les petits plus comme les fruits frais livrés par les Paniers de Léa ou les douches spécialement aménagées pour pouvoir y accéder discrètement, sans devoir passer dans l’open space.
La Weréso attitude. Chez Weréso, les travailleurs prennent l’appellation de «job members». Armand Verger souhaite créer une véritable communauté au sein de laquelle son équipe, les « jobbers», répondront aux besoins des job members. Il a même imaginé une monnaie interne, le «You-T» : «On peut venir de façon libre, dès 1,90 € la demi-heure. A partir de l’achat de 200 You-T, l’accès est libre 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Cela devient votre bureau !» Weréso propose quatre espaces de travail : des bureaux ouverts, structurés en îlot pour un travail individualisé ; des espaces privatisés de une à quatre personnes ; des salles de formation et/ou de réunion ; et des espaces de détente, propices aux échanges. «Je me positionne différemment des autres espaces de coworking. L’aspect communautaire est important, mais il est en liberté d’usage. Les espaces partagés ont été conçus pour pouvoir être aussi privatisés, juste en déplaçant quelques meubles. La communauté ne s’impose jamais, même si tout est fait pour créer du lien entre les job members. C’est une alternative au travail à domicile et à l’isolement.» Pour lancer Weréso, Armand Verger a réalisé une levée de fonds de 400 000 €.
Premier d’une longue série ? «Le but ? Mailler le territoire régional ! En fait, j’ai regardé le nombre de TER qui assurent la jonction avec la métropole lilloise. Plus il y en a, plus c’est embouteillé !» poursuit Armand Verger. Il a donc identifié sept villes potentielles : Valenciennes, Lens, Dunkerque, Calais, Arras, Béthune et Douai. «J’espère embaucher une vingtaine de personnes sur ces huit emplacements grâce à une levée de fonds globale de 2,5 millions d’euros», conclut-il.