Brasserie

Artesia, un whisky pas comme les autres «made in Pas-de-Calais»

Alors que les bières artisanales continuent d’avoir la cote dans la région, la Brasserie Saint Germain, à Aix-Noulette, s’est mise au défi, il y a un peu plus de trois ans, de mettre en bouteille le premier whisky élaboré dans le Pas-de-Calais. Mission accomplie !

L’Artesia, premier whisky fabriqué dans le Pas-de-Calais. (© Brasserie Saint Germain)
L’Artesia, premier whisky fabriqué dans le Pas-de-Calais. (© Brasserie Saint Germain)

La réputation de la Brasserie Saint Germain n’est plus à faire. Avec son best-seller, la Page 24, la brasserie, créée en 2003 et basée à Aix-Noulette, a voulu se lancer dans un nouveau défi après quatorze ans d’existence : produire le premier whisky du Pas-de-Calais, l’Artesia*. 

Un challenge qu’a relevé Katy Gravina, fraîchement débauchée du monde de la parfumerie à l’époque. Un métier finalement pas si éloigné selon elle : «Pour le côté aromatique, c’est vrai que ça aide beaucoup !»

Une fierté et une angoisse

Si le Pas-de-Calais et plus largement les Hauts-de-France sont reconnus pour leurs bières, l’idée d’un whisky n’était finalement pas si décalée. «Ce nest pas une terre connue pour le whisky, mais on avait tous les éléments pour pouvoir le faire. On utilise uniquement des malts qui viennent de la région, on sest servi de lexpérience de la brasserie pour avoir le moût qui permet de faire ce whisky», explique Katy Gravina.

Pour la responsable de ce grand projet, l’idée n’était pas seulement d’être les premiers dans le département : «Ce nest pas le tout de sortir le premier whisky du Pas-de-Calais. On voulait aussi avoir une certaine qualité et on sent quil y a quelque chose qui plaît. Cest ça le plus important. C’est une fierté, mais c’était aussi une grosse angoisse. Il y a une certaine notoriété sur la brasserie et il ne fallait pas se planter et que ça puisse nuire à l’activité première.»

Succès immédiat et rupture de stock

Trois ans plus tard, en novembre 2020, les 1 800 premières bouteilles sont officiellement commercialisées… et trouvent toutes preneurs ! 

Un succès immédiat dont la brasserie se félicite, tout en restant très humble : «Nous n’aurons jamais vocation à faire comme les grandes distilleries écossaises, prévient Katy Gravina. La plus grande distillerie en France nest même pas de la taille de la plus petite en Écosse. On veut garder notre côté artisanal.»

Ce côté artisanal se retrouve d’ailleurs du début à la fin : mise en bouteille à la main, idem pour l’étiquetage

«Il se rapproche un petit peu des whiskys écossais et des bourbons car nous faisons vieillir notre whisky dans des barriques qui ont contenu du bourbon. Cest pour cela quon retrouve ces notes un peu gourmande, vers le vanillé», décrit-elle.

Aujourd’hui, la Brasserie Saint Germain a lancé un peu plus de 6 500 bouteilles de whisky. Avec, semble-t-il, une petite surprise pour la fête des Pères. «Ce sera cette fois à base de seigle», souffle Katy Gravina. L’histoire ne fait que commencer pour le premier whisky du Pas-de-Calais.

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.