ArcelorMittal à Dunkerque : priorité au développement du fret ferroviaire

ArcelorMittal ambitionne de réduire de 35% ses émissions de CO2 en Europe d’ici 2030 et même d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, le sidérurgiste mise aussi sur le développement du ferroviaire pour l’expédition de ses produits finis et semi-finis (brames et bobines), mais aussi l’acheminement de ses matières premières (sable, chaux…). Le groupe réalise déjà 40% de ses transports par rail, un chiffre qui grimpe même à 85% pour les sites de Dunkerque et de Mardyck, qui disposent d’un réseau interne de 100 km de voies ferrées sur les 400 hectares de terrain. Ce qui fait du groupe n° 1 mondial de l’acier le premier utilisateur des lignes ferroviaires de fret en France avec plus de 8 millions de tonnes transportées par an.

ArcelorMittal dispose d’une flotte de 5 000 wagons, dont 2 500 rien que pour ses sites de Dunkerque et Mardyck (3 200 salariés), wagons qu’il faut bien sûr entretenir régulièrement et réparer le cas échéant. «C’est l’entreprise SGW qui est chargée de l’entretien de l’ensemble de nos wagons, quel qu’en soit le loueur, précise Arnaud Desmonts, en charge de l’optimisation du réseau logistique pour ArcelorMittal Nord Europe. Jusqu’à présent, la maintenance et les réparations étaient faites en atelier à l’extérieur de nos deux sites. Ce qui immobilisait les wagons pendant sept semaines, dont quatre semaines pour le seul transport aller-retour. Un délai trop long qui pénalisait notre chaîne logistique et constituait donc un frein au développement du fret ferroviaire.»

2 500 wagons accueillis par an, 60% des besoins de maintenance couverts

C’est la raison pour laquelle SGW et ArcelorMittal viennent d’investir respectivement 150 000 euros et 200 000 euros dans la construction d’une plateforme de maintenance et de réparation des wagons sur le site de Dunkerque. Depuis le mois de mai, 300 wagons y ont été accueillis. Constituée d’une dalle en béton, la plateforme est équipée d’un système de levage (jusqu’à 30 tonnes), d’un banc d’essai de freinage automatisé, d’un poste de travail en hauteur sécurisé et d’un atelier de remplacement des essieux. «Elle a une capacité d’accueil de 2 500 wagons par an et pourra couvrir 60% de nos besoins de maintenance, précise Arnaud Desmonts. Cette installation devrait nous faire gagner 25% de productivité.»

La mise en route de la plateforme a conduit au recrutement de quatre personnes par SGW, filiale du groupe français Ermewa (dont l’actionnaire majoritaire est la SNCF), spécialisée dans la location de wagons et de conteneurs-citernes ainsi que dans la construction et l’entretien de wagons.