Apidis, le miel dans le sang
L’histoire d’Apidis, producteur et distributeur de miel en Côte-d’Or, débute en 1890. Cinq générations plus tard, l’aventure se poursuit avec le même souci de proposer un miel aux saveurs multiples produit dans l’esprit originel.
Bien avant de devenir Apidis, en 1994, l’histoire de la famille apicultrice derrière cette entreprise dijonnaise a débuté en 1890. « Jusqu’en 1930, mes arrière-arrière-grands-parents étaient apiculteurs dans l’Auxois sans structure précise » raconte Thomas Decombard, directeur général d’Apidis. L’entreprise a progressivement changé de nom, d’abord Perronneau Frères puis les Ruchers de Bourgogne. « Mon grand-père a voulu s’ouvrir à d’autres marchés mais l’identité régionale pouvait freiner le développement donc il a opté pour Apidis. » Aujourd’hui, 47 collaborateurs participent à un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros réalisé dans 39 pays autour de deux activités.
Apiculteur de père en fils, éleveur d’abeilles, Apidis revendique une apiculture pastorale qui s’appuie sur la transhumance des ruches. « Selon les saisons, nous les emmenons dans différentes localités pour que les abeilles butinent un large panel de variétés de fleurs », explique Thomas Decombard. Du nord des Vosges jusqu’aux Baux-de-Provence en passant par le Jura et les Alpes, une grande partie des 125 millions d’abeilles d’Apidis migre. « Nous en avons également quelques-unes qui sont sédentaires dans les Côtes-d’Armor car ma grand-mère est originaire de là-bas. »
Un reflet du terroir
Apidis produit du miel en Côte-d’Or, du printemps jusqu’en juin, période de fleuraison des plantes mellifères. L’entreprise dispose de trois variétés de miel local : acacia, tilleul et fleurs printanières. Lesquels été récompensées au concours des meilleurs miel de France du SIAL, salon international de l’alimentation. « Le reste du temps, il faut bouger les ruches si nous ne voulons pas nourrir artificiellement les abeilles », ajoute le dirigeant.
Pour disposer d’une gamme plus large, qui comprend une trentaine de saveurs, Apidis s’appuie sur des miels produits dans d’autres régions. « Il faut penser le miel comme un rayon de fromages. Le meilleur est en Bourgogne mais il y a aussi de bons produits ailleurs en France, en Europe et dans le monde, remarque Thomas Decombard. Il y a des variétés que l’on ne peut pas produire en France ! Le miel n’est pas un produit linéaire, c’est un reflet du terroir. » Ainsi, Apidis conditionne et commercialise du miel de caféier ou d’avocatier pour les saveurs les plus lointaines.
Innover en poursuivant la tradition
Pour s’inscrire dans le temps, Apidis combine le savoir-faire de ses ancêtres à l’innovation. « Il faut savoir se remettre en question mais il faut surtout être passionné pour transmettre aux générations suivantes. Nous adoptons un modèle économique favorable à la transmission du savoir. » Le dirigeant insiste également sur l’importance d’investir. « Il faut le faire au bon moment en choisissant les bons outils qui vont durer dans le temps, c’est une stratégie qui implique de voir loin. » Apidis a ainsi engagé 10 millions d’euros en 2018 dans une nouvelle miellerie de 10 000 mètres carrés. Bien que l’équipement soit neuf, il s’appuie sur les traditions. « Nous avons gardé les process et les méthodes que nous avions il y a 70 ans, nous avons juste multiplié le nombre de machines et augmenté leur taille. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert