Simplification administrative

Amiens inaugure son nouveau service facturier

Depuis le 1er septembre, le Passage du Baillage accueille le service facturier qui regroupe à la fois des agents de la ville et de la Direction générale des services publics (DGFIP). Cette mutualisation a pout objectif la fluidification du traitement et du règlement des dépenses de 22 budgets. Une nouvelle organisation qui doit permettre de gagner progressivement une dizaine de jours sur les délais de paiement.

Nathalie Biquard, Jérôme Fournel, Brigitte Fourré, Alain Gest et Benoît Mercuzo ont inauguré le service facturier d’Amiens. ©Aletheia Press/ DLP
Nathalie Biquard, Jérôme Fournel, Brigitte Fourré, Alain Gest et Benoît Mercuzo ont inauguré le service facturier d’Amiens. ©Aletheia Press/ DLP

En 2019, Amiens et Amiens Métropole s’engagent dans une nouvelle expérimentation : la mise en place d’un service facturier (SFACT). Un lieu unique où seraient traitées et payées les factures émises par les différents fournisseurs de la collectivité. Cette démarche est soutenue par les élus et les agents. 

« Lors du mandat précédent nous avions décidé d’un nombre jamais atteint d’investissements en faveur du développement du territoire. Nous avons pu mesurer à ce moment-là la fragilité de notre process de paiement », souligne Alain Gest, président d’Amiens Métropole. Les services avaient alors enregistré jusqu’à 800 opérations par jour, contre 300 en période normale.

Après une étude de faisabilité produite fin 2020, une convention entre les finances publiques, la ville et la Métropole a été signée un an plus tard. « Si Amiens n’a pas été la première à s’engager dans une telle transformation, nous faisons cependant partie des pionniers et nous sommes heureux aujourd’hui de découvrir cette innovation qui va réellement dans le sens de la simplification », se félicite Brigitte Fourré, Maire d’Amiens.

Jérôme Fournel et Alain Gest ont rendu visite aux agents du SFACT. ©Aletheia Press/ DLP

Moderniser les services

Au fil de 40 séances de travail et d’une dizaine de comités de pilotage, associant la ville, la Métropole et la Direction générale des finances publiques, un cahier des charges précis a émergé. Le service facturier se devait d’optimiser la chaîne de dépenses, de permettre la maîtrise des délais de paiement, d’améliorer la qualité de service, de professionnaliser les agents, de suivre plus en détail le traitement d’une facture mais aussi de fiabiliser les comptes.

En 2021, les montants financiers traités à Amiens étaient de l’ordre de 460 millions d’euros et les délais de paiement s’élevaient à 35 jours pour la ville et 42 pour la Métropole. « Nous savons que c’est trop long. Le SFACT doit nous permettre de nous améliorer sur ce sujet », pointe Alain Gest. À Annecy, où un service similaire a été mis en place, quatre jours ont été gagnés un an après la création du SFACT et cinq jours deux ans après. Un gain intéressant pour les entreprises, premières concernées par la longueur des délais de règlement des collectivités.

Philippe Squiban et Valérie Mignot co-dirigent le service. ©Aletheia Press/ DLP

Travailler ensemble

Dix-huit agents travaillent au SFACT depuis le 1er septembre dernier. quatre sont issus de la DGFIP et 14 de la ville et de la Métropole. « Tous étaient volontaires, il s’agit vraiment d’un travail de co-construction et de mutualisation des savoirs », assure Nathalie Biquard, directrice départementale des Finances publiques de la Somme. 

En témoigne la direction bicéphale du service facturier qui est assurée par Valérie Mignot pour la collectivité et Philippe Squiban pour la DGFIP. « Le SFACT incarne un besoin de changement et cette volonté de faire ensemble », se réjouit de son côté Jérôme Fournel, Directeur général des Finances publiques, venu inaugurer le service facturier d’Amiens.

Le SFACT dispose de toute la fin d’année pour monter en charge progressivement avant d’atteindre un fonctionnement complet début 2023. « Au-delà de la réalisation d’un nouveau service financier, cette initiative est surtout une coopération réussie entre un service de l’état et une collectivité », conclut-il.